Derrière le plan Parras 24 se cache un fragile montage financier dont l’échec signerait l’arrêt de mort définitif de la Sonara. Jeune Afrique dévoile les coulisses tendues des négociations entre l’État camerounais, ses assureurs et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) pour trouver les 300 milliards de FCFA nécessaires.
Contrairement aux déclarations officielles qui misent sur un partenaire financier privé, Jeune Afrique a appris de sources exclusives que le véritable plan de secours repose sur un accord triangulaire inédit. D’un côté, l’assureur principal Activa Assurances, longtemps accusé de tarder à indemniser le sinistre de 2019, s’apprêterait finalement à débloquer 60 milliards de FCFA. De l’autre, la BEAC, sous une pression discrète de la présidence camerounais, réfléchirait à un mécanisme exceptionnel de refinancement des banques locales qui accepteraient de prêter à la Sonara, sécurisant ainsi près de 40% du montant total.
Mais la révélation la plus surprenante de Jeune Afrique concerne le rôle de l’État. Selon nos informations, le ministère des Finances n’envisage pas un apport direct en cash, jugé politiquement et budgétairement trop risqué. Il préparerait plutôt une garantie souveraine déguisée via la création de deux nouvelles « lignes » dans la structure du prix à la pompe. Ces lignes, dédiées au « service de la dette de la Sonara » et à la « recapitalisation », généreraient un fonds de roulement abondé directement par le consommateur camerounais, faisant de lui le premier financeur involontaire de la relance. Ce mécanisme ingénieux, confirmé par deux sources au Trésor public, permettrait à Yaoundé de sauver sa raffinerie sans puiser dans ses caisses, mais reporte le fardeau financier sur la population. Une solution qui, selon nos révélations, divise déjà le gouvernement.