Tout le monde attendait la sortie du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), parti pour lequel Maurice Kamto voulait participer à la présidentielle d’octobre. Eh bien, maintenant c’est fait. Les soutiens de l’homme politique, dont la candidature a été rejetée pour non-conformité aux règlements en vigueur, savent enfin ce qu’ils ont à faire.

Le comité stratégique du Manidem appelle les Camerounais à se tenir prêts pour le changement. Dans une lettre rendue publique sur les réseaux sociaux, on lit ce qui suit.

Chers compatriotes, le Manidem vous adresse ce message avec gravité et responsabilité. Il y a quelques semaines, notre mouvement a officiellement investi la candidature du Professeur Maurice Kamto pour l’élection présidentielle de 2025. Ce choix, loin d’être partisan, reposait sur une analyse rigoureuse des enjeux de notre pays et des profils à même d’y répondre avec clarté, courage et compétence.

Le Professeur Kamto incarne aujourd’hui une alternative sérieuse, crédible et rassembleuse face à un système qui, après plus de 45 années d’exercice du pouvoir sans alternance, n’a plus rien à offrir au peuple camerounais que la continuité du désespoir.

Malheureusement, dans une démarche que nous dénonçons avec la plus grande fermeté, le Conseil constitutionnel a décidé de disqualifier de manière arbitraire et injustifiable la candidature du Pr. Kamto. Cette décision n’est ni juridique, ni légitime. Elle est politique, commandée par la peur d’un régime face à une dynamique populaire qu’il ne contrôle plus.

Ce moment douloureux révèle la profondeur du mal qui ronge notre République. Il ne s’agit plus seulement de mauvaise gouvernance. Nous faisons face à un système organisé pour confisquer la souveraineté populaire, écarter les voix libres et préserver à tout prix un statu quo oppressif.

Mais nous refusons de céder au découragement. Nous refusons de céder à la division ou au tribalisme que certains s’emploient à instrumentaliser pour diviser notre peuple.

Nous refusons de céder au jeu de ceux qui, sous des habits d’opposants, se réjouissent en silence ou en coulisses de l’éviction d’un concurrent sérieux pour mieux préserver leurs propres ambitions.

Le manidem reste debout. Le peuple camerounais aussi doit rester debout. Nous rappelons à chacun cette vérité simple : on vote soit pour mettre quelqu’un au pouvoir, soit pour retirer un système du pouvoir. Aujourd’hui, plus que jamais, la priorité est de mettre fin à ce système qui humilie l’intelligence, piétine le mérite et sacrifie l’avenir d’un peuple tout entier.

Le Professeur Kamto a été écarté de la course, mais ses idées demeurent, son combat reste légitime, et l’espérance qu’il porte survit à toutes les manœuvres d’exclusion. Le régime prépare une “élection” dont l’issue semble déjà écrite. Quand viendra l’heure de la proclamation de résultats biaisés, le peuple camerounais devra faire un choix clair : soit accepter une fois de plus d’être dirigé par « hautes instructions », par une figure absente, usée, et désormais étrangère aux réalités du quotidien des Camerounais ; soit s’unir, s’organiser, et prendre son destin en main.

Nous, au Manidem, faisons déjà ce choix : nous travaillons, nous préparons, nous nous levons. Nous appelons tous les Camerounais épris de liberté, de justice et de progrès à canaliser leur énergie non dans la résignation, mais dans l’action, non dans la haine, mais dans la clarté, non dans la peur, mais dans l’espoir ferme que rien n’est jamais terminé tant que le peuple n’a pas dit son dernier mot.

Le rendez-vous de 2025 n’est pas annulé. Il change de nature. Il ne s’agira pas seulement d’un scrutin. Il s’agira d’un réveil. D’un sursaut. D’une libération. 2025, c’est nous. 2025, c’est vous. 2025, c’est le peuple. Le Manidem dit (toujours) ce qu'il fait, et fait (toujours) ce qu'il dit.