Actualités of Wednesday, 20 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Votez pour lui : le candidat que Maurice Kamto conseillera aux Camerounais

Le bon choix Le bon choix

Dans la tête de Maurice Kamto, titre ce jour Benjamin Zebaze. « Nous sommes très nombreux à attendre que l’ex-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat du Manidem à la dernière présidentielle parle », avoue l’auteur de l’opinion ci-dessous.

Un homme meurtri victime d'une incroyable injustice. Mais qui se met à sa place ? Voilà un monsieur qui depuis plus de 10 ans subit toutes sortes d’attaques de la part des partisans de Paul Biya et de leurs alliés objectifs. Il est accusé de tous les maux alors que dans l’histoire des leaders de l’opposition camerounaise, je ne vois personne qui sache autant maitriser ses nerfs ; qui sache autant maitriser l’art de prononcer la parole adaptée à la circonstance.

Qui se soucie du "spleen de l’échec" qui doit « habiter » son esprit meurtri par tant de méchancetés ? En plus, moi le premier, lui suggérons de choisir un des candidats non recalés par la machine maléfique du RDPC alors que ces derniers ont passé le temps à lui pourrir la vie ; qui aujourd’hui se comportent comme des croques morts tapis derrière la porte d'un bloc opératoire. Ce n’est pas facile.

Malheureusement, il est obligé de réagir même si nous avons l’obligation, comme je l’ai dit dans un récent post, de lui laisser le temps de « se hâter lentement » : nous lui devons bien ça. Mais je suis particulièrement choqué d’entendre ou de lire ses supporters encourager au boycott et surtout d’œuvrer pour que l’homme politique le plus populaire du pays n’appelle à voter pour aucun candidat en lice : ce serait une faute politique extrêmement grave.

Les arguments spécieux qu’ils mettent en avant ne résistent pas à l’examen : on nous dit que le Conseil constitutionnel ne laissera jamais personne battre le candidat du RDPC dans ce pays : j’ai envie de leur dire : c’est aujourd’hui que vous vous rendez compte ?

Dans cette affaire, il faut faire très attention : depuis l’ouverture « démocratique » dans ce pays, on se bat pour gagner des libertés et surtout faire reculer le pouvoir petit à petit ; il finira bien par céder un jour même « si nul ne sait ni le jour, ni l’heure ». On n’a pas le droit, alors qu’une chance s’offre à nous, de la galvauder.

De plus, le Cameroun ne se réduit pas à ce qui se passe au Sud de l’Adamaoua. Dans le grand nord qui, selon les chiffres officiels, abrite plus de 40 % des inscrits, vous avez des compatriotes qui ont leurs codes ; qui vivent avec les us et coutumes. Ils ne comprendraient pas qu'alors qu'ils étaient prêts, en suivant le président Mota du MRC, à voter pour Kamto qu'ils connaissent peu, on vienne défendre une telle attitude nombriliste. Cela peut coûter cher électoralement par la suite.

L’ancien Premier ministre Achidi Ashu a fait ou dit beaucoup de bêtises dans sa vie : mais il avait dit quelque chose de juste : « la politique c’est comme la tontine ». Maurice Kamto a bénéficié du soutien massif des militants dévoués du MRC ; mais aussi de celui des gens comme moi qui sans être du MRC, pensent qu’ils est l’homme de la situation ; de ceux des intellectuels de haut vol comme Calixthe Beyala, Alice Nkom, Celestin Monga… dont certains n’ont pas appelés à voter pour lui, mais n’ont pas accepté le sort qui lui a été réservé par le pouvoir.

Anicet Ekane et le Manidem n’ont rien en commun avec Kamto sur le plan idéologique : mais ne tenant compte que de l’intérêt de la nation, ils ont jeté leurs différences à la poubelle pour le soutenir. Tenir ce genre de discours serait prendre tous ces gens pour des moutons, ce qui politiquement est mortifère.

Pour faire simple, Kamto sait à quel point la « tontine » a permis à nos ancêtres de réussir dans le monde des affaires : on cotise aujourd’hui pour toi, demain tu dois cotiser pour les autres : c'est cette règle inventée par nos parents (qu’un inculte comme le professeur nommé pour avoir su crier « maman Chantal » qualifie, avec mépris, qui a pu voir naître ce que le colonisateur appelait autrefois, "l'entreprenariat indigène".

Un choix cornélien

La voie est étroite et surtout parsemée d’embûches : cependant, un homme d’État du niveau de Maurice Kamto ne peut pas être simple observateur devant un enjeu aussi capital ; ce d’autant plus que cette élection présidentielle, quel que soit le vainqueur, ne « sifflera » pas la fin de la partie puisque les élections locales qui vont suivre seront aussi importantes.

Je sais qu’il… sait quel est son devoir et qu’il ne nous décevra pas ; mais que c’est difficile pour un seul homme. Quelle alternative choisir ? Selon moi, le seul critère devrait être la capacité du candidat à mobiliser le plus grand nombre des électeurs. Sur la dizaine de candidats, combien répondent à ce critère ? La tâche lui est facilitée par le fait qu’un candidat sur le podium lors de la dernière présidentielle, fait de lui son principal adversaire et dit avoir entièrement confiance au Conseil constitutionnel : cela le disqualifie totalement.

S'il ne choisit personne, ce sera extrêmement grave pour l’avenir politique de son mouvement qui ne sera plus considéré comme un allié fiable ; s’il choisit le mauvais candidat, ce sera pire, comme le disait autrefois l’illettré commerçant bamiléké, expert en business.

Il doit « prendre son risque », c’est ce que font les grands hommes ; et dans le domaine du moindre risque, je ne vois que Bello Bouba Maigari et Issa Tchiroma Bakary qui font l'affaire. Si les deux s’entendent, cela lui facilitera la tâche. Mais si c’est le contraire, l’idéal serait de laisser le choix à ses électeurs de voter soit pour l’un, soit pour l’autre.

De toute façon, même avec deux candidats au grand nord ayant signé un pacte de non-agression et de "défense mutuelle" ; une forte mobilisation des compatriotes du grand sud pour le changement, le résultat peut tellement être défavorable au clan Biya que tricher devienne impossible. De plus, nous savons que le grand nord sait défendre son vote.

Une infime chance de réussir existe et il serait dommage de ne pas la saisir, à moins que nous voulions supporter pendant 7 longues années une photo, une coiffure à la punk et une curieuse crinière : pire, écouter des professeurs au rabais comme Mathias Eric Owona Nguini vociférer tous les dimanches dans les médias : quel supplice !