Actualités of Wednesday, 20 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Ferdinand Ngoh Ngoh, l'homme qui reçoit les dignitaires "au nom du président" selon des documents exclusifs

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Des révélations exclusives de Jeune Afrique éclairent d'un jour nouveau le fonctionnement opaque du pouvoir camerounais. Au cœur des accusations : un système de "gouvernance par procuration" où des hauts fonctionnaires non élus exerceraient le pouvoir à la place du chef de l'État.



Selon les informations exclusives révélées par Jeune Afrique dans le cadre d'une requête déposée devant le Conseil constitutionnel, le Palais de l'Unité fonctionnerait désormais selon un protocole inhabituel. Des hauts fonctionnaires non élus recevraient régulièrement délégations et dignitaires étrangers "au nom du président", une pratique qui questionne la réalité du pouvoir exécutif au Cameroun.


Cette révélation de Jeune Afrique met particulièrement en lumière le rôle grandissant de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, dont l'influence dépasse désormais le cadre traditionnel de ses attributions. Les documents consultés par le média panafricain suggèrent que cette situation s'est normalisée au point de devenir la règle plutôt que l'exception.

L'enquête de Jeune Afrique dévoile également l'étendue de la paralysie institutionnelle qui frappe les hautes instances de l'État. Le Conseil supérieur de la magistrature, pilier de l'indépendance judiciaire, serait ainsi paralysé depuis six années consécutives, une situation inédite dans l'histoire institutionnelle du pays.


Plus grave encore selon les révélations du média, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, n'aurait pas organisé de congrès depuis une décennie entière. Cette anomalie statutaire majeure, révélée par Jeune Afrique, soulève des questions fondamentales sur la légitimité des décisions prises au sein de la formation politique dirigeante.

Les documents exclusifs consultés par Jeune Afrique révèlent l'existence d'un véritable système de mise en scène du pouvoir. Chaque apparition publique du chef de l'État serait "chorégraphiée pour masquer sa dépendance", selon les termes utilisés dans la requête juridique dont le média a eu connaissance.
Cette orchestration minutieuse du protocole présidentiel, selon les informations de Jeune Afrique, viserait à maintenir une image de continuité institutionnelle alors que la réalité du pouvoir aurait migré vers d'autres centres de décision. Une situation qui interroge sur la nature réelle de l'exercice du pouvoir exécutif.

L'enquête de Jeune Afrique soulève également des questions de souveraineté nationale. Les séjours médicaux répétés à l'étranger, notamment en Suisse, exposeraient selon les révélations du média le chef de l'État à d'éventuelles "pressions extérieures".


Cette vulnérabilité géopolitique, mise en lumière par Jeune Afrique, pose la question cruciale de l'indépendance décisionnelle d'un État dont le dirigeant dépendrait de soins médicaux dispensés en territoire étranger. Une situation qui pourrait compromettre la "continuité indépendante de l'État", selon les termes révélés par le média.

Les révélations de Jeune Afrique rappellent que cette situation n'est pas nouvelle. En mars 2024, le député d'opposition Jean-Michel Nintcheu avait déjà déposé des plaintes similaires, notamment contre le secrétaire général de la présidence pour "usurpation de fonction". Ces procédures, comme le révèle Jeune Afrique, n'ont connu aucune suite favorable.



De même, en juin 2025, Léon Theiller Onana, militant du RDPC, avait contesté la légitimité de la candidature présidentielle en invoquant l'absence de congrès partisan depuis 2016. Cette démarche, selon les informations de Jeune Afrique, s'est également heurtée à l'inertie judiciaire.


Ces révélations exclusives de Jeune Afrique dessinent le portrait d'un système institutionnel en profonde mutation, où les mécanismes traditionnels de l'exercice du pouvoir auraient cédé la place à une gouvernance de fait exercée par des acteurs non mandatés démocratiquement.



La question qui se pose désormais, à la lumière de ces informations révélées par Jeune Afrique, est celle de la pérennité d'un tel système et de sa compatibilité avec les exigences démocratiques et constitutionnelles du pays. Un enjeu majeur à quelques semaines d'une élection présidentielle qui s'annonce décisive pour l'avenir institutionnel du Cameroun.a