En haut lieu, il a été décidé de laisser Maurice Kamto concourir à l'élection présidentielle de 2025, mais il ne gagnera pas.
Selon l'analyste Dieudonné Essomba, Maurice Kamto est utilisé par le régime sans qu'il ne le sache. Ils ont tout à gagner en faisant semblant d'entraver sa candidature pour enfin le laisser être candidat.
"Kamto ira aux élections, non pas parce que ses partisans s'agitent, mais simplement parce que cela est de l'intérêt du RDPC. En effet, Kamto et son entourage sont trop clivants et leur capacité de mobilisation et de pénétration au sein d'autres communautés est très faible. Perçu ailleurs comme une sorte de mascotte tribale braquée sur la conquête du pouvoir d'Etat au nom de la rotation tribale, Kamto ne saurait franchir de manière significative le cap de 15% de sa communauté. C'est un plafond de verre qui le contraint. Et cela, le régime le sait", écrit Dieudonné Essomba.
"L'exclusion de Kamto créerait le risque de voir ses partisans se regrouper derrière un des candidats ayant un grand potentiel de progression, comme Osih, Cabral ou Akere, moins ethniquement marqués et en tout état de cause, perçus comme porteurs d'une véritable cause nationale. L'entourage de Biya ne saurait donc prendre le risque de l'écarter de la compétition. Mais cet entourage a besoin d'un épouvantail, pour montrer à leur vieux patron qu'ils le défendent avec zèle, ce qui leur garantit des postes et des sous", ajoute l'analyste consultant de la chaine de télévision Vision4.
"Et Kamto joue ce rôle d'épouvantail à merveille. Vaniteux à souhait, il se complait dans cette image d'un opposant que tout le monde redoute, et qu'entretient l'entourage de Biya à travers des pseudo-entraves administratives. Et justement, ces pseudo-entraves chauffent à blanc les ouailles de Kamto qui le voient comme un Messie engagé dans un combat titanesque contre un régime et dont il va sortir vainqueur. Mais tout cela, c'est du pipo", a-t-il renchéri.