À quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, des interrogations majeures émergent concernant la fiabilité des listes électorales camerounaises. Malgré la publication des statistiques actualisées du fichier électoral par Elecam, de nombreux citoyens rapportent ne pas figurer sur ces registres, soulevant des questions sur la transparence du processus électoral.

Une mise à jour qui ne rassure pas
Dans un communiqué rendu public ce jeudi 10 juillet, Elections Cameroon (Elecam) a annoncé la publication sur son site internet d'un "large spectre d'informations", incluant les statistiques actualisées du fichier électoral. Cette initiative, censée renforcer la transparence du processus électoral, suscite paradoxalement des inquiétudes.

Plusieurs citoyens ayant consulté le site officiel www.elecam.cm rapportent en effet ne pas y figurer, malgré leur participation avérée aux scrutins précédents. Cette situation intervient dans un contexte où l'inscription sur les listes électorales constitue un enjeu majeur pour la crédibilité de la prochaine échéance présidentielle.

Le cas d'un électeur désemparé, rapporté au Courrier du Cameroun, illustre parfaitement cette problématique. Ce dernier témoigne de son incompréhension après avoir consulté le site officiel : "Bonsoir Le Courrier du Cameroun, je viens de consulter mon nom sur le site d'élections Cameroon www.elecam.cm. J'ai introduit toutes les informations demandées. On dit qu'aucune inscription n'existe à ce nom, alors que j'ai voté en 2018 pour les présidentielles et plus tard lors du double scrutin. Je suis désemparé."
Ce témoignage reflète une situation qui pourrait concerner de nombreux autres électeurs, remettant en question la fiabilité des bases de données électorales et la continuité des inscriptions d'un scrutin à l'autre.




Cette situation soulève des interrogations sur les mécanismes de mise à jour et de vérification des listes électorales. Les citoyens concernés s'interrogent sur les procédures à suivre pour régulariser leur situation et garantir leur droit de vote.

La publication des statistiques actualisées, bien qu'étant un geste de transparence, révèle donc des failles dans le système qui nécessitent une attention particulière de la part des autorités électorales.




À quelques mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, cette polémique constitue un test important pour la démocratie camerounaise. La capacité d'Elecam à résoudre rapidement ces dysfonctionnements et à restaurer la confiance des citoyens sera déterminante pour la crédibilité du scrutin à venir.
L'enjeu dépasse le simple aspect technique : il s'agit de garantir le droit fondamental de vote à tous les citoyens camerounais et de préserver l'intégrité du processus démocratique. La réponse apportée par les autorités électorales dans les prochains jours sera scrutée avec attention par l'ensemble des acteurs politiques et de la société civile.