Dans une interview exclusive à Jeune Afrique, l'ancien Premier ministre évoque pour la première fois ses craintes sur la transition post-Biya et appelle à éviter "les tragédies"
Pour la première fois depuis l'annonce de sa candidature présidentielle, Bello Bouba Maïgari aborde frontalement la question tabou de la succession de Paul Biya. Dans des déclarations exclusives à Jeune Afrique, le président de l'UNDP exprime ses inquiétudes sur les risques de déstabilisation et plaide pour une transition pacifique.
"Je souhaite que cette transition se fasse dans la paix. Nous devons éviter les tragédies que certains pays ont connues", a confié Bello Bouba Maïgari à Jeune Afrique. Cette déclaration, inédite de la part d'un membre du gouvernement Biya, révèle les préoccupations profondes de l'ancien Premier ministre sur l'avenir politique du Cameroun.
Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, cette inquiétude n'est pas nouvelle chez Bello Bouba Maïgari. L'homme politique de 76 ans, fort de ses décennies d'expérience au sommet de l'État, mesure mieux que quiconque les enjeux de stabilité liés à la fin de l'ère Biya.
Dans cet entretien exclusif accordé à Jeune Afrique, Bello Bouba Maïgari va plus loin en détaillant sa stratégie pour préserver la paix. "L'UNDP s'engagera toujours dans l'éducation citoyenne pour que cette paix, même relative, soit préservée", a-t-il déclaré, révélant ainsi une approche préventive de la gestion des tensions.
Cette position, dévoilée en exclusivité par Jeune Afrique, contraste avec le silence habituel des responsables politiques camerounais sur cette question sensible. Elle témoigne d'une prise de conscience des risques inhérents à toute transition après 43 ans de pouvoir ininterrompu.
Bien qu'il reste diplomatique dans ses propos rapportés par Jeune Afrique, Bello Bouba Maïgari fait clairement référence aux crises post-électorales qu'ont connues plusieurs pays africains. Son allusion aux "tragédies que certains pays ont connues" résonne particulièrement dans un contexte régional marqué par les instabilités au Mali, au Burkina Faso et en Centrafrique.
Cette analyse géopolitique, révélée dans l'interview exclusive de Jeune Afrique, démontre que l'ancien Premier ministre appréhende la succession camerounaise dans une perspective continentale, conscient des effets de contagion possibles.
Paradoxalement, Bello Bouba Maïgari dresse un bilan relativement positif de la situation actuelle dans ses déclarations à Jeune Afrique. "De manière générale, le climat politique est serein. Il n'y a pas de guerre civile", affirme-t-il, tout en reconnaissant l'existence de "défis sécuritaires dans les régions dites anglophones".
Cette évaluation contrastée, recueillie en exclusivité par Jeune Afrique, révèle un homme politique soucieux de ne pas dramatiser la situation tout en restant lucide sur les fragilités du pays.
L'entretien exclusif de Jeune Afrique révèle également les préoccupations de Bello Bouba Maïgari concernant la relève politique. "Je fais confiance à mes camarades, notamment aux jeunes, pour continuer à porter les valeurs de l'UNDP", a-t-il déclaré, soulignant l'importance de la transmission.
Cette réflexion sur la transition générationnelle, rapportée par Jeune Afrique, prend une dimension particulière dans un pays où la gérontocratie politique est souvent critiquée. Elle pourrait préfigurer une nouvelle stratégie de l'opposition pour séduire un électorat jeune.
Dans ses déclarations exclusives à Jeune Afrique, Bello Bouba Maïgari élargit sa réflexion à l'ensemble de la classe politique camerounaise. Son "appel à la paix et à la concorde nationale, avant, pendant et après les élections" s'adresse autant à ses futurs adversaires qu'à ses alliés.
Cette posture de rassembleur, révélée par Jeune Afrique, pourrait constituer un atout électoral pour l'ancien Premier ministre, dans un contexte où les Camerounais aspirent à l'apaisement des tensions politiques.
Interrogé par Jeune Afrique sur d'éventuelles tensions avec la présidence, Bello Bouba Maïgari reste évasif : "Personnellement, je n'en ai pas connaissance." Cette réponse diplomatique, relevée dans l'interview exclusive, traduit la délicatesse de sa position d'ancien allié devenu candidat.
Selon les révélations de Jeune Afrique, cette prudence pourrait masquer des désaccords plus profonds sur la conduite des affaires publiques, que Bello Bouba Maïgari préfère taire pour l'instant.
Au final, les déclarations exclusives recueillies par Jeune Afrique dessinent le portrait d'un homme politique qui se positionne comme un candidat de la transition pacifique. En évoquant ouvertement les enjeux de succession, Bello Bouba Maïgari rompt avec l'omerta habituelle sur ce sujet sensible.
Cette stratégie, révélée par Jeune Afrique, pourrait séduire un électorat fatigué par les tensions politiques et désireux de changement dans la continuité. Reste à savoir si cette posture suffira à mobiliser au-delà de sa base traditionnelle.