Actualités of Thursday, 8 May 2025

Source: www.camerounweb.com

RÉVÉLATION : le patrimoine immobilier français de Chantal Biya sous les projecteurs, 3 appartements à 1,5 milliards dans Paris

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De nouvelles informations confirment l'acquisition de trois appartements de luxe par la Première Dame du Cameroun pour 2 millions d'euros



L'information vient de tomber et confirme ce que certains médias français avaient déjà révélé en 2022 : entre 1997 et 2009, Chantal Biya, épouse du président camerounais Paul Biya, a acquis trois appartements de luxe en France pour un montant total estimé à environ 2 millions d'euros (soit plus de 1,3 milliard de FCFA).

Ces propriétés sont situées dans des quartiers particulièrement huppés : le prestigieux 16ᵉ arrondissement de Paris, la commune cossue de Levallois-Perret en proche banlieue parisienne, et la luxueuse ville de Nice sur la Côte d'Azur. Une collection immobilière qui soulève de nombreuses questions sur l'origine des fonds ayant permis ces acquisitions.

Ces nouvelles informations font directement écho à une enquête publiée en 2022 par l'hebdomadaire français "L'Obs", qui avait déjà mis en lumière le patrimoine immobilier français de la famille présidentielle camerounaise. Le journal, en collaboration avec un collectif de journalistes d'investigation, avait alors révélé que Chantal Biya, officiellement déclarée "sans profession" dans les documents officiels de ses entreprises, possédait trois appartements acquis entre 1997 et 2009.

Détail troublant souligné par "L'Obs" à l'époque : deux de ces trois appartements auraient été payés en espèces ("cash"), tandis que le troisième aurait été financé par un emprunt contracté auprès de la BNP Paribas, l'une des plus grandes banques françaises.

L'enquête de "L'Obs" avait également mis en lumière le rôle joué par Pierre François-Xavier Menye Ondo, à la fois sénateur camerounais et notaire, dans ces transactions immobilières. Ce dernier apparaîtrait comme associé de la Première Dame dans deux de ces achats, bien qu'avec une participation minime de seulement 1% des parts.

Cette implication d'un élu de la République dans des montages immobiliers controversés soulève d'importantes questions éthiques et juridiques. Le double statut de sénateur et de notaire de Menye Ondo aurait-il facilité ces transactions complexes ? Les nouvelles informations obtenues ne permettent pas encore de clarifier totalement ce point, mais confirment l'existence de ce montage sophistiqué.

Le fils aîné du président camerounais, Franck Emmanuel Biya, n'est pas en reste dans ce dossier des biens immobiliers français. Selon les révélations de "L'Obs", il aurait acquis en 2004, à l'âge de 33 ans, une somptueuse villa avec piscine dans le domaine privé du Cap-Martin, à proximité immédiate de Monaco, pour la modique somme de 3 millions d'euros.

Interrogé par les journalistes sur l'origine des fonds lui ayant permis de réaliser un tel investissement à un âge relativement jeune, Franck Biya n'avait alors fourni aucune réponse. Une situation qui alimente les soupçons sur l'origine de cette fortune considérable.

La question centrale qui se pose face à ces révélations est simple : comment une personne officiellement "sans profession" a-t-elle pu accumuler suffisamment de richesses pour acquérir trois biens immobiliers de luxe en France pour un montant total de 2 millions d'euros ?
Le salaire officiel du président Paul Biya ne pourrait manifestement pas justifier de telles dépenses. Selon les chiffres officiels, la rémunération mensuelle du chef de l'État camerounais s'élèverait à environ 2 millions de FCFA (environ 3000 euros), loin des sommes nécessaires pour constituer un tel patrimoine immobilier en France.

Ces révélations s'inscrivent dans un contexte plus large de dénonciation des "biens mal acquis" par les élites africaines en Europe. Sara Brimbeuf, responsable du plaidoyer de l'antenne française de Transparency International, citée dans l'enquête de "L'Obs", qualifiait sans détour ces pratiques : "Cet argent a été pillé par des élites dirigeantes qui privent leurs populations de l'accès à une éducation de base, à la santé, à l'eau potable. C'est de l'argent sale, littéralement, au même titre que l'argent qui vient de la drogue ou des trafics d'êtres humains."

Une position particulièrement sévère qui reflète la préoccupation croissante des organisations internationales face à ces flux financiers suspects entre l'Afrique et l'Europe, et particulièrement la France.

Ces révélations sur le patrimoine immobilier français de la famille présidentielle camerounaise prennent une dimension particulièrement choquante lorsqu'on les met en perspective avec la situation économique et sociale du Cameroun.

Selon les dernières données de la Banque Mondiale, près de 40% de la population camerounaise vit sous le seuil de pauvreté. Le pays fait face à d'importants défis en matière d'accès aux soins de santé, à l'éducation et à l'eau potable, précisément les domaines soulignés par Transparency International.
Le contraste entre ces difficultés quotidiennes vécues par des millions de Camerounais et les acquisitions immobilières luxueuses de la Première Dame et du fils du président en France est saisissant et suscite une légitime indignation.

La France a renforcé ces dernières années son arsenal juridique contre les "biens mal acquis" sur son territoire. L'affaire des biens mal acquis de la famille Obiang (Guinée Équatoriale) a notamment abouti à des condamnations et des saisies, créant un précédent important.

Ces nouvelles révélations concernant Chantal Biya pourraient-elles déclencher une procédure judiciaire en France ? Pour l'heure, aucune information ne permet de l'affirmer avec certitude. Cependant, la législation française prévoit des mécanismes permettant d'enquêter sur l'origine des fonds ayant servi à l'acquisition de biens immobiliers par des personnalités politiques étrangères.
Le Parquet National Financier (PNF), créé en 2013, est spécifiquement chargé de lutter contre la grande délinquance économique et financière. Il pourrait théoriquement se saisir de ce dossier si des éléments suffisants laissaient penser à un possible blanchiment d'argent ou à l'acquisition de biens avec des fonds d'origine douteuse.