Le président de la République a reçu, hier au palais de l’Unité, un envoyé spécial de son homologue tchadien.
Mahamat Allamine Bourma Treye, ministre des Finances et du Budget du Tchad, s’est montré discret sur la teneur du message qu’il a remis hier au palais de l’Unité, au chef de l’Etat, Paul Biya, de la part du président tchadien, Idriss Deby Itno.
Tout juste, pour conjurer la curiosité de la presse qui l’attendait au terme de l’audience, a-t-il lâché que le pli transmis se situait « dans le cadre des liens très forts qui existent entre les deux pays ».
Dans le sens du renforcement de la coopération entre les deux chefs d’Etat, les deux peuples et les deux nations.
L’envoyé spécial a ajouté que les deux pays constituent « la locomotive de l’intégration sous-régionale ».
On pourrait rappeler, à cet effet, que les deux pays voisins sont membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Ces deux organismes de la sous-région œuvrent pour l’intégration des pays membres, la CEMAC s’attelant particulièrement à l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens dont elle a adopté le principe.
Le ministre tchadien a évoqué le problème sécuritaire se posant aux deux pays voisins, pour affirmer que le Tchad et le Cameroun, sont « sur la même longueur d’onde pour mettre hors d’Etat de nuire le terroristes ».
Il faudrait rappeler à cet égard qu’à l’appel du chef de l’Etat, un contingent de quelque deux mille militaires tchadiens s’est battu aux côtés des forces de défense camerounaises contre Boko Haram, dans la période allant de la mi-janvier au début de novembre 2015.
Ce fut dans la phase de la guerre conventionnelle, au moment où l’ennemi contrôlait un vaste territoire nigérian et disposait d’une armée combattante, alors que les militaires camerounais, hors droit de poursuite, se cantonnaient à défendre le territoire national contre les assauts de la secte terroriste.
Les militaires tchadiens ont, pour leur part, mené, dans le cadre d’un accord avec le Nigeria, des incursions dans ce pays, libérant au passage des positions et des villes occupées par Boko Haram.
Le contingent tchadien s’était retiré du Cameroun avec l’opérationnalisation de la Force multinationale mixte, notamment son secteur N° 1 basé à Mora.
Depuis lors, celle-ci coopère étroitement avec les forces nationales des Opérations Alpha et Emergence 4, de même qu’avec l’armée nigériane pour ratisser de l’autre côté de la frontière.