La situation sociopolitique camerounaise se tend. La période de l’élection présidentielle s’annonce déjà électrique et les têtes les plus alarmistes pensent déjà à une dégénération des choses très prochainement.

Maintenant, il faut beaucoup faire attention à ce qu’on dit devant une personne. On ne sait jamais qui on a en face de nous, l’histoire racontée par une citoyenne qui a demandé l’anonymat illustre très bien ce fait.

Je viens de vivre une scène terrible dans un bar du côté de Tsinga, c’est dans le quartier, le bar s’appelle Yo'bar. J’étais avec un copain et ses amis. On parlait de tout et de rien autour de bières. Moi je buvais un jus car je ne prends pas d’alcool.

Mon copain et ses amis ont commencé à parler de la politique et évidemment le sujet sur Maurice Kamto s’est invité à la table. Ils causaient fort, malgré la musique et l’ambiance.

Deux hommes assis en face de nous se sont levés pour venir à notre table et les ont sermonnés en leur disant d’arrêter de parler de la politique sinon ils les arrêtent tous. Ils ont eu à échanger des mots pas très agréables. L’un de nos amis s’est énervé en levant la voix et la bagarre a commencé.

Avant même que je réalise ce qui se passe car tout s’est déroulé tellement vite, une voiture de la police est arrivée et on l’a amené de force. Son téléphone s’est même cassé et est resté sur le sol. Le concerné se nomme Rodrigue Nkeng.

On a ensuite quitté le bar pour rentrer et mon ami m’a mise dans le taxi pour rentrer et j’en tremble encore. Ils m’ont dit qu’ils feront le tour des commissariats. Ce pays sombre dans la dictature. J’en ai encore la chair de poule en parlant de cela.