Actualités of Tuesday, 23 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Une proposition intéressante sur la table de Biya pour changer le pays

Elle vient de Shance Lion, activiste célèbre sur la toile. Il l’appelle une contribution citoyenne pour une responsabilisation solennelle des hauts responsables de l’État camerounais.

Il fait donc une proposition d’un serment républicain devant l’Assemblée nationale. Il le fait en ces termes.

Au regard des graves insuffisances observées dans l’action publique au cours des sept dernières années, imputables en grande partie à l’incompétence, à la légèreté ou à l’indifférence de nombreux collaborateurs du Paul Biya, une réflexion profonde s’impose sur les mécanismes de responsabilisation des responsables nommés par l’État.

Après sept années marquées par des échecs criants, des décisions incohérentes, une inertie administrative chronique et une déconnexion flagrante des réalités du peuple, une évidence s’impose : le problème du Cameroun n’est pas l’absence de compétences, mais l’irresponsabilité de nombreux responsables nommés.

Sous le magistère du président Paul Biya, trop de collaborateurs ont confondu fonction publique et confort personnel, mission d’État et privilège, pouvoir et impunité. Il faut rompre avec cette culture de la légèreté. Désormais, chaque Camerounais qui bénéficie d’une nomination devrait être tenu de prêter serment devant la représentation nationale, et non se contenter d’un décret silencieux lu à la radio.

Il serait opportun que tout Camerounais bénéficiant d’une nomination à une haute fonction publique ou politique soit tenu de prêter serment solennel devant l’Assemblée nationale du Cameroun. Ce serment consisterait en un engagement formel à : servir exclusivement les intérêts supérieurs de la Nation ; à servir exclusivement le Cameroun ; agir avec loyauté, compétence, intégrité et diligence ; à défendre l’intérêt général contre les clans, les réseaux et les agendas personnels ; protéger les ressources publiques ; pendre compte de ses actes ; et, au besoin, consentir au sacrifice suprême pour la défense du Cameroun et de son peuple.

Cette pratique n’est ni radicale ni inédite car dans les grandes nations, le pouvoir commence par un engagement moral fort. Aux États-Unis, en Afrique du Sud, au Ghana ou en France, le serment lie l’homme à la Nation, et le parjure détruit des carrières.

États-Unis : le Président, les ministres et les hauts fonctionnaires prêtent un Oath of Office, jurant fidélité à la Constitution et au peuple américain. Le parjure y a des conséquences juridiques lourdes. France : les membres du gouvernement sont liés par un devoir de loyauté républicaine et peuvent être poursuivis devant la Cour de Justice de la République en cas de manquements graves. Afrique du Sud : les ministres prêtent serment devant le Président et sont soumis à un code éthique strict, avec obligation de démission en cas de faute grave. Ghana : le serment constitutionnel engage personnellement les responsables publics, renforçant la culture de la reddition des comptes.

Ailleurs, on jure. Ici, on profite. Au Cameroun, trop souvent, la nomination marque le début de l’irresponsabilité on signe, on voyage, on communique, on inaugure… mais on ne rend aucun compte. Un serment change tout. Un responsable qui a juré publiquement réfléchit avant de signer un mauvais contrat, hésite avant de détourner, agit avec prudence avant de sacrifier une région, un secteur ou une génération, sait qu’il sera jugé non seulement par le Chef de l’État, mais par le peuple et l’Histoire.

L’instauration d’un tel serment aurait des effets structurants majeurs : une prise de décision plus responsables, une rupture avec la culture de l’impunité, une restauration de la confiance citoyenne, une sélection plus exigeante des profils…