Actualités of Tuesday, 23 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Coup d'Etat à Laurent Esso: Comment Paul Biya a barré la route à Ferdinand Ngoh Ngoh dans le contrôle de la Justice

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Dans les coulisses du pouvoir camerounais, une bataille silencieuse mais acharnée se joue pour le contrôle de l'appareil judiciaire. Le Secrétaire Général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, a essuyé deux refus successifs du président Paul Biya dans ses tentatives d'imposer son homme de confiance aux plus hautes fonctions de la Justice.

La première offensive remonte à la période précédant le dernier remaniement ministériel. Ferdinand Ngoh Ngoh avait proposé son conseiller aux affaires juridiques, Awala Woudougue, pour remplacer Laurent Esso au poste stratégique de ministre de la Justice. Une nomination qui aurait permis au puissant SGPR de placer un fidèle à la tête de l'institution judiciaire. Mais Paul Biya a opposé une fin de non-recevoir catégorique.

La seconde tentative est plus récente. Suite au décès de Luc Ndjodo, l'homme fort de la Présidence est "monté de nouveau au filet" selon nos sources, proposant encore une fois son ami Awala Woudougue, cette fois-ci au poste de procureur général près la Cour Suprême. Une fonction tout aussi stratégique qui aurait donné à Ferdinand Ngoh Ngoh une influence déterminante sur les poursuites judiciaires dans le pays.

Encore une fois, le Chef de l'État a dit "NON". Paul Biya a finalement choisi Marie Claire Dieudonnée Nseng Elang, une candidate proposée par le ministre de la Justice Laurent Esso lui-même. Une décision qui constitue un sérieux revers pour le SGPR et un signal fort : même l'homme réputé le plus puissant du régime après le président ne contrôle pas tout.

Ces deux refus successifs illustrent la volonté du président Paul Biya de maintenir un équilibre des pouvoirs au sommet de l'État. En empêchant Ferdinand Ngoh Ngoh de placer son protégé à la tête de la Justice, le Chef de l'État préserve l'indépendance relative de cette institution et évite qu'un seul homme ne concentre trop de leviers de pouvoir.

Cette séquence confirme également que Laurent Esso, malgré les rumeurs récurrentes sur son départ, conserve l'oreille et la confiance du président sur les questions judiciaires. Le ministre de la Justice a non seulement gardé son portefeuille lors du dernier remaniement, mais il vient de remporter une bataille d'influence face au SGPR sur la nomination du nouveau procureur général.