Actualités of Friday, 21 November 2025
Source: Horizons nouveaux n°308
La présidentielle du 12 Octobre 2025 dernier au Cameroun couronnée par la victoire du président Paul Biya avec un peu plus de 53 % face à Issa Tchiroma Bakary qui s'en tire avec 37 et s'est déjà auto proclamé président élu quoiqu'en cavale. C'est à tous égards, le remake du scénario de 2018 avec un autre candidat malheureux en la personne de Maurice Kamto. Une pratique désormais bien camerounaise qui fatalement cette fois a charrié une crise post-électorale avec son lot de pillages, d'actes de barbarie, d'appels au meurtre et à l'épuration ethnique, de morts et d'arrestations, de tentative de soulèvement populaire dans la perspective d'une révolution de couleurs.
Tout ceci à la faveur d'une alliance hétéroclite et à la limite contre nature selon certains observateurs avertis, dont les parties prenantes ont pour dénominateur commun la recolonisation du Cameroun par la France. Un véritable paradoxe lorsque l'on sait que cette même puissance impérialiste est accusée d'un génocide dit Bassa Bamiléké avant et après l'indépendance de notre pays. Un crime selon des sources dignes de foi resté impuni et ayant entraîné des milliers de morts dans les zones de commission.
Une position de ces chantres décomplexés du chaos d'autant plus curieuse que, les motivations sous tendant le choix des électeurs au cours de ce scrutin n'ont jamais été idéologiques mais strictement ethnicistes et confessionnelles. Pire, ce fût l'expression de la haine viscérale de certains camerounais contre un groupe sociologique accusé traité de paresseux.
Il faut le dire et surtout condamner avec fermeté. Des ingrédients favorables à une guerre civile aux conséquences désastreuses que certains semblent souhaiter de tous leurs vœux à l'analyse des propos et actes posés au quotidien tant sur les réseaux sociaux et même dans les médias traditionnels.
Des comportements qui alimentent sans états d'âme ni retenue cette éventualité qui ne profitera qu'à la prédation internationale à côté des pêcheurs en eaux troubles si jamais ils y parviennent contre la majorité des Camerounais qui aspirent à la paix. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas affirmer que le tribalisme et la haine de l'autre se sont particulièrement invités dans le débat politique à l'occasion de cette élection présidentielle au mépris des programmes politiques pourtant pertinents portés par certaines formations politiques dont les leaders étaient devenus au contraire les cibles par excellence de ceux qui prônent le chaos.
Dans un contexte marqué par l'absence du sentiment d'appartenance à une nation camerounaise, fondée sur le partage des valeurs puisées dans notre patrimoine culturel que l'on sait riche, le risque est réel et l'urgence d'une réforme idéologique profonde s'impose avec une pertinence absolue dans la perspective d'éviter tôt ou tard le pire qui n'est autre que, la recolonisation du Cameroun par la France. Tel que le souhaitent ses vassaux locaux d'un pays qui mérite mieux et devrait 65 ans après son indépendance factice sur décret du général de Gaulle datant de 1959, conquérir sa souveraineté pour passer du statut de Domtom à celui d'une nation souveraine adossée sur les trois piliers qui soutiennent celle-ci à savoir : un territoire, une langue et une monnaie.
Question d'honorer l'œuvre et la mémoire de nos illustres devanciers qui payé de leurs vies et donc plusieurs centaines, voire des milliers, gisent sous l'anonymat des fosses communes ci et là sur le territoire national. Jeter le Cameroun en pâture à la prédation française, c'est tout simplement un acte de trahison et de forfaiture à leur égard.