Actualités of Friday, 7 November 2025

Source: La République n°1081 du 6 novembre 2025

Superstition : pourquoi Biya a choisi le 6 novembre pour prêter serment

Hasard de la providence, simple coïncidence ou signe du destin ? Jeudi 6 novembre 2025, Paul Biya, président réélu au terme de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, a prêté serment pour un huitième mandat. Comme un clin d’œil de l’histoire à la journée du 6 novembre de l’an de grâce 1982 où tout avait commencé.

Quarante-trois ans plus tard, jour pour jour, le voilà découvre ce nouvel édifice pour y prêter serment pour un huitième mandat. Les lieux ont changé même si l’ancien hémicycle a été conservé au cœur du nouveau bâtiment comme une pièce de musée ; le contexte, les acteurs également. Le peuple lui n’a pas changé. Il a plutôt évolué. Le 6 novembre 1982, il flottait sur l’ensemble du triangle national un air de renouveau.

Depuis plusieurs jours, des flammes et de la fumée noire s’élèvent dans certaines villes du Cameroun, symboles et symptômes des casses et des incendies consécutifs aux violences post-électorales. Ici et là, suite au mot d’ordre irresponsable du malheureux perdant, des manifestants continuent de défier la loi et l’ordre public en contestant violemment et sauvagement les résultats de l’élection malgré le verdict sans appel et la proclamation finale du Conseil constitutionnel.

La démocratie initiée avec méthode et mise en œuvre avec patience par Paul Biya lui-même est passée par là et peut avoir des effets secondaires, pervers ou indésirables comme tout remède. Faut-il regretter ce choix ? Que non !

Pour reprendre Winston Churchill : « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes ». Le vin est tiré, il faut le boire. Jusqu’à la lie et même avec la chienlit.

Le peuple exige plus de renouveau, de justice, de liberté, de démocratie, de progrès et de prospérité. Ces images sombres de morts et de bâtiments calcinés jetteront une ombre sur la cérémonie de prestation de serment sans pour autant étouffer ni ébranler la joie et l’allégresse que ne manqueront pas d’exprimer en toute légitimité les partisans et les sympathisants du président réélu, désormais président de tous les Camerounais.