Actualités of Friday, 7 November 2025

Source: La République n°1081 du 6 novembre 2025

Ce que Biya doit faire pour sortir de la crise

Posture à adopter Posture à adopter

Que les Camerounais arrêtent de jouer aux intéressants en période de crise. La solution n’est pas dans les initiatives privées d’individus, d’évêque, d’imam, de chefs communautaires, qui lanceraient un message de paix afin de dénouer la situation. J’ai lu sur les réseaux sociaux la sortie du professeur Pascal Charlemagne Messanga Nyamding qui s’offusquait du fait qu’il ait été refoulé par les autorités de la ville de Garoua, lui qui allait à la rencontre de son ami et frère Issa Tchiroma Bakary.

Non Prof Messanga, ce n’est pas « le voir bébé », il s’agit d’une crise institutionnelle qui mérite qu’on y accorde de l’intérêt au plus haut niveau. Dans un tel contexte, le président Paul Biya a la solution. C’est lui la clé de voûte dans cette nouvelle crise électorale, une vieille et ancienne rengaine qui se répète et se répétera toujours tant que des solutions liées à la mise sur pied d’un nouveau système électoral ne seront pas explorées.

Le président Biya a été déclaré vainqueur à l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel le 27 octobre 2025 au terme du scrutin du 12 octobre 2025. Il doit désormais prendre la pleine mesure de la situation. Il faut selon moi trois solutions immédiates : qu’il rencontre l’intégralité des candidats en lice à cette élection, du second Issa Tchiroma Bakary au dernier Akéré Tabeng Muna qui sont porteurs de la voix du peuple.

Ensemble qu’ils fassent le tour des priorités pour décrisper la situation socio-politique actuelle et par la suite apporter des réponses à la situation socio-économique qui, elle aussi, est désastreuse. Que le président Biya écoute ensuite la voix du peuple en se débarrassant de son élite qui a fini par construire cette situation par son incapacité à résoudre les difficultés du quotidien des Camerounais dans divers domaines, dans ce contexte un renouvellement de la classe dirigeante est l’oxygène idéal.

Le président Biya du haut de ses 53 % à cette élection présidentielle de 2025, a perdu les élections dans trois des quatre plus grandes régions du pays à savoir le Littoral, l’Ouest et le Nord et dans trois des quatre plus grandes villes du Cameroun à savoir Douala, Garoua, Bafoussam. Ces villes concentrent à elles seules les deux tiers de la population urbaine du pays selon l’Institut national de la statistique.

C’est un signal fort, qui traduit un désaveu de sa politique en général dans ces milieux urbains. Que le président Biya forme un gouvernement de large ouverture avec la possibilité d’attribuer des portefeuilles aux candidats en lice à cette élection présidentielle, qui voudraient bien travailler avec lui pour ce début de mandat. Pour moi, cela fera de lui un dirigeant à l’écoute de ses compatriotes. Le Cameroun appartient à tous les Camerounais sans exception, nous devons nous sentir utile à la préservation de son unité en refusant de tendre les oreilles aux sirènes de la division perpétuelle.