Sur les réseaux sociaux, la ferveur liée à l’élection présidentielle se fait nettement voir. Les candidats vont à la rencontre de leurs futurs électeurs. Un citoyen surnommé Huile rouge dévoile des choses que tout Camerounais devrait savoir. Elles tournent autour d’une question principale : qui paie vos cautions de 30 millions de francs CFA ?
La question, posée avec insistance, n’est pas un acharnement. C’est une nécessité. Ce que je vois sur le terrain, ce que je lis dans les groupes de campagne, et ce qu’on me rapporte, m’impose de m’interroger. Une chose est claire : le RDPC n’a pas qu’un seul candidat à cette élection. Il y a le candidat officiel, celui que tout le monde connaît et il y a les candidats sous-traitants.
Il y a exactement trois jours, je posais la même question dans un post au sujet du candidat Espoir Matomba. Aujourd’hui plus que jamais, je veux savoir : qui paie réellement la caution de plusieurs candidats à l’élection présidentielle au Cameroun ? Parce que cette caution n’est pas un simple détail, elle est le véritable indicateur du sérieux ou de la supercherie d’une candidature.
Cette interrogation est légitime. Car ce qu’on observe, c’est que beaucoup de ces candidats n’ont absolument pas l’ambition d’incarner un rêve présidentiel, mais plutôt d’accomplir une mission de diversion, pour brouiller les cartes. Dans un vrai pays démocratique, se présenter c’est croire à sa capacité d’offrir mieux et de rassembler autour d’un projet. Ici, la plupart donnent l’impression de jouer une mauvaise pièce de théâtre.
Commençons par les chiffres. Avant la convocation du corps électoral, Elecam annonçait 8 219 210 inscrits. En 2018, ils étaient 6 600 192. Soit une augmentation de 1 601 356 inscrits, équivalant à une croissance de 24,2 %. Très bien. Mais venons-en à la loi.
La loi électorale de 2012, article 147, dit clairement que pour récupérer sa caution, il faut soit être élu, soit obtenir au moins 10 % des suffrages valablement exprimés. Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est écrit noir sur blanc. En d’autres termes, pour espérer revoir ses 30 millions, un candidat doit convaincre au moins 410 961 électeurs si le taux d'abstention est de 50 %. Il était de 46,15 % en 2018. Voilà la réalité.
Rappelons qu’en 2018, seuls deux candidats ont récupéré leur caution : Paul Biya, avec 71,28 % des voix (2 521 934 votants) et Maurice Kamto, avec 14,23 % (503 384 votants). Les autres ? Zéro franc.
Alors j’insiste : qui paie réellement vos cautions ? En 2025, après l’exclusion du Pr Kamto, trois candidats ont une chance d’atteindre les 420 000 voix : Bello Bouba, Issa Tchiroma, Cabral Libii. Les huit autres sont tout simplement transparents, incapables de mobiliser, perdus dans les carrefours avec quelques mototaximen, pendant que le pays compte 8 millions d’inscrits.
Et vous voulez me faire croire qu’ils sortent eux-mêmes 30 millions pour ça ? Sérieusement ? Regardons-les de près. Joshua Osih (SDF) : Sans démographie fixe. Effacé, inexistant hors de son petit fief anglophone déjà laminé par la guerre. Son parti historique s’éteint dans le ridicule et il ne s’en rend même pas compte. Une honte pour ce qu’était autrefois le SDF. Lui au moins, paie sa caution. Mon problème avec lui est de savoir à quoi il joue.
Pierre Kwemo (UMS) : rejeté par sa propre base du Haut-Nkam, avec un bilan catastrophique à la mairie de Bafang. Méconnu ailleurs. Son parti n’a aucun ancrage réel. À ce rythme, il joue dans le classement, la relégation avec Hiram Iyodi et Matomba.
Espoir MatombaA (Purs) : 20 ans d’existence pour un seul conseiller municipal. Incapable de réunir 100 personnes à Bafoussam. En 2018, 19 704 voix, à peine 5 % de la population de la commune de Bonabéri estimé à 424 939 habitants, où il est pourtant conseiller municipal. Et il ose encore ? Qui paie sa caution ? Certainement pas lui, à moins d’aimer jeter des millions par la fenêtre.
Mme Tomaino Ndam Njoya (UDC) : héritière autoproclamée d’un parti qu’elle a arraché par la force, validée par Atanga Nji. 61 220 voix en 2018 et elle croit pouvoir séduire 420 000 Camerounais en 2025 ? Qu’on arrête le cirque. Elle est responsable de l'échec de la rencontre de Foumban, en voulant imposer sa candidature à la tête de la coalition.
Bougha Hagbe Jacques : parachuté du FMI. Aucune préparation, aucune vision, aucune crédibilité. Sa candidature est une énigme, à moins qu’il ne soit là en figurant.
Hiram Iyodi : pourtant jeune et prometteur, mais en campagne brouillonne, mal préparée, communication faible. Aucun plan national. Échec programmé. Les autres (Ateki, Muna, etc.) sont hors-jeu. Même pas la peine d’en parler.
Soyons sérieux : quel entrepreneur normal met 30 millions dans une caution, sachant qu’il n’atteindra jamais 10 % ? On ne jette pas son argent dans une poubelle pareille. Et vous voulez qu’on croie que ces gens-là financent leurs candidatures de leurs poches ? Non. La vérité, c’est qu’ils sont alimentés, sponsorisés, envoyés pour diviser, diluer, polluer l’opposition.
Et parlons financement de campagne : 50 millions du Trésor public, en deux tranches de 25. Qui peut faire une campagne nationale crédible dans un pays de 475 442 km² avec ça ? Personne. Moi-même, avec mon équipe, nous avions calculé : il faut au moins 150 millions pour une campagne municipale à Douala. Et vous voulez nous convaincre qu’une présidentielle peut se mener avec 50 ou 100 millions ? C’est du foutage de gueule.
Alors je demande, je redemande et je continuerai à demander : qui paie vos cautions ? Parce que ce n’est certainement pas vous. Et je le dis clairement : il ne faut pas se foutre des Camerounais.