À un mois de la présidentielle, la maire de Bafia compromet la campagne de Paul Biya dans son propre fief. Félicité Zintchem à Bodio, première femme à diriger cette commune stratégique du Mbam-et-Inoubou, multiplie les écarts de comportement et les sorties polémiques qui indisposent élites locales, journalistes et populations. Dans ce bastion historique du chef de l'État, ses frasques risquent de ternir l'image du RDPC à l'approche du scrutin."
Présidentielle 2025 : Mme le Maire de Bafia s’attaque aux barons de son département
Les écarts de comportement vis à vis des élites, patriarches et autres autorités du chef-lieu du département du Mbam-et-Inoubou, font de Félicité Zintchem à Bodio, mairesse de la ville éponyme, un obstacle majeur au projet d’une victoire éclatante du candidat Biya au scrutin présidentiel du mois prochain.
Arrivée à la tête de cet exécutif communal en 2020, la toute première femme Maire de Bafia avait suscité beaucoup d’espoir parmi les populations de cette ville et notamment les femmes, qui voyaient l’une d’elles accéder à un tel poste de responsabilité. Malheureusement, le naturel revenant toujours au galop, le véritable visage de la première magistrate de la ville s’est affiché comme un masque bantou dans un musée d’antiquités. Les figures de proue du département du Mbam-et-Inoubou en ont eu pour leurs grades. Des patriarches comme James Onobiono, aux agents de sécurité sont dégoutés par ses écarts à la fois comportementaux et langagiers. Ces désagréments ayant traversé les frontières du département éponyme, ont alerté les journalistes qui se sont proposé de se rendre sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Une fois encore, Mme le Maire a fait montre de désobligeance : « Que ceux des journalistes qui veulent m’interviewer prennent tout d’abord le soin de m’adresser une demande timbrée », a-t-elle déclaré sans autre forme de procès.
Cette avocate de profession semble ainsi fouler aux pieds la loi dont elle prétend être la défenderesse. D’ailleurs nombreux captures d’écran mettant en exergue des expressions ordurières dont elle est l’auteure, écument les réseaux sociaux : « Vous souffrez dans votre Rdpc du Mbam ci hein ? C’est ridicule. Si ça peut vous faire une visibilité, nous avons des élites dans l’arrondissement du Mbam quand même. Je suis à Yaoundé, je m’en vais au comité central. Je ne cède pas à ça, s’il faut une élite, j’en ai dans mon arrondissement. Je ne cède pas… Si c’est les présidents de section, je le suis et le demeure. Ce que vous cherchez à Bafia vous allez trouver. Capturez et envoyez parce que moi-même je vais chez le SG… Le Dr Manga est moins Dg n’est-ce pas ? Le chef de l’Etat doit être au courant du désordre de Bafia. Ngaï, ton mépris et tes tractations, tu en seras responsable, réglez vos comptes loin du chef de l’Etat », a-t-on pu glaner et la liste des frasques est loin d’être exhaustive. Ces messages font suite à la publication de la récente liste par le comité central du RDPC des responsables désignés dans chaque localité du triangle national, Ces responsables ont ainsi pour lourde responsabilité de battre campagne pour la réelection de leur champion le président sortant qui n’est autre que Paul Biya les populations de Bafia ne tarissent pas d’anecdotes sur leur mairesse : « Mme le Maire n’a pas une réputation des plus flatteuses. C’est une personne controversée. Même ses proches préfèrent éviter d’aborder les frasques qu’elle commet dans sa propre vie. On parle d’une femme extrêmement autoritaire et méchante ; son comportement rappelle les politiciens des années 80. Le visage de Marthe Zintchem reflète la cruauté d’une femme prête à écraser ses rivaux ou ses subordonnés. Ses actions ne sont pas différentes de celles qui ont conduit à sa récente déclaration de Mme Courtes ; ‘’ il y’avait quoi avant ?’’ Hervé Kom, son collègue du parti, lui a suggéré de faire attention à la manière dont ses paroles pourraient être interprétées par les adversaires politiques, mais cela ne semble pas l’atteindre », confie un militant du parti au flambeau ardent. Pour un autre, « cette femme, auparavant inconnue, s’est récemment fait connaitre dans le monde par trois actions qui ont marqué les esprits. Tout d’abord, elle a sévi en punissant l’une de ses employées municipales pour une raison plus ou moins inavouée. Une autre fois, elle a fait une intervention musclée au cours d’une célébration de mariage qui se déroulait prétendument sur son espace de commandement sans autorisation. Mme Zintchem affirme être à l’avant-garde de la création d’une police municipale Pour cela, elle a personnellement supervisé le recrutement et la formation des agents. Parmi les exercices imposés, les 100 pompes chaque matin avant d’aller sur le terrain, confie-t-il. La gesticulation n’est pas synonyme de vitalité, disait le Président Biya. Mme le Maire gagnerait à redorer le blason de l’image de son image, car Bafia est un bastion du chef de l’Etat.