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Actualités of Friday, 6 April 2018

Source: actucameroun.com

Qui est Étienne Honlong, l’homme qui a protégé le pouvoir de Paul Biya ?

Étienne Honlong était maréchal des logis-chef au moment du putsch Étienne Honlong était maréchal des logis-chef au moment du putsch

Alors maréchal des logis-chef, il est de ceux qui ont fait échec à la tentative de déstabilisation des institutions de la République.

En août 1983, Etienne Honlong s’illustre en alertant sa hiérarchie sur la préparation d’une atteinte à la sûreté de l’Etat. Plus d’un an seulement après avoir prêté serment comme deuxième président de la République du Cameroun.

Après l’euphorie des premiers mois de Paul Biya au pouvoir, le nouveau président est confronté à une situation délicate au cours de laquelle Ahmadou Ahidjo, paix à son âme, cherche à reprendre le contrôle de la vie politique camerounaise. Tout commence en début 1983.

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Ahidjo effectue une tournée provinciale comme s’il était encore chef de l’État. À cette occasion, il évoque un projet de constitutionnalisation de la suprématie du parti unique sur l’État. Question de menacer la position de Biya. En fin janvier, Ahidjo affirme que c’est le parti, Union nationale camerounaise (Unc) qui définit les orientations de la politique nationale et le gouvernement applique.

Le 19 juillet 1983, Ahidjo quitte le Cameroun pour la France. Il ne savait pas qu’il ne reviendrait plus dans son pays. Le 23 août 1983, la situation bascule. Après l’alerte donnée par le maréchal des logis-chef Etienne Honlong, Paul Biya annonce à ses compatriotes qu’un complot contre «la sécurité de la République» vient d’être déjoué, accusant Ahidjo d’en être l’instigateur.

«Je me devais, dans un pays démocratique comme le nôtre, de porter cette situation à la connaissance du peuple camerounais, souverain et maître de son destin. Il importe, en effet, que le peuple mesure les périls auxquels l’expose l’ambition de certains individus, au mépris des expériences douloureuses qui se sont déroulées ou se déroulent en Afrique et qui devraient inciter à la réflexion», dit-il dans une adresse à la nation.

Trois jours de combats

Le président Biya, pour mieux contrôler le Nord réputé fidèle à Ahidjo, le divise en trois provinces: l’Adamaoua, l’ExtrêmeNord et le Nord. La partie semble perdue pour l’ancien président qui, par la suite, va quitter la direction de l’Unc. La voie ainsi libre, Biya se fait élire en septembre président national lors d’un congrès de l’Unc.

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Fin février 1984, le dossier de la tentative de déstabilisation d’août est fermé. Le sort d’Ahidjo est définitivement réglé.

Dans la nuit du 05 au 06, des détonations et des coups de feu réveillent les habitants de Yaoundé. Des militaires, restés fidèles à Ahidjo et originaires comme lui, du Nord-Cameroun, sont entrain de tenter un coup d’État. Après trois jours de combats, les mutins sont finalement maîtrisés.

C’est le maréchal des logis chef, Etienne Honlong, (aujourd’hui colonel) qui avait mis le Palais de l’Unité dans le noir, pour n’illuminer que les jardins.

Ce qui, aux dires de certains, avait facilité le travail aux hommes restés fidèles à Paul Biya. 32 ans après, l’actualité impose ce sujet à l’opinion nationale et internationale. Et pourquoi ne pas célébrer le colonel de gendarmerie Etienne Honlong. En janvier 2017, lors d’une purge présidentielle à la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp), il est parmi les rescapés.

En fait, il avait été constaté un trafic et de fuites d’informations sensibles à caractère confidentiel de la résidence présidentielle privée, des accointances établies avec certains mouvements activistes du Code basé en Europe, réputé hostile au chef de l’État, à travers des manifestations bruyantes et récurrentes devant l’hôtel Intercontinental de Genève en Suisse lors des séjours privés du couple présidentiel.