Le journal révèle l'ampleur de l'écart entre les deux principaux candidats après le dépouillement dans huit régions sur dix


La Commission nationale de recensement général des votes a achevé ses travaux de compilation, et les chiffres révélés en exclusivité par Le Quotidien dans son édition du 20 octobre dessinent un écart considérable entre les deux principaux candidats. Selon les informations du journal, le président-candidat Paul Biya devancerait son suivant immédiat de plus de 900 000 suffrages valablement exprimés.


D'après les révélations du Quotidien, après le comptage et la compilation des votes dans huit régions sur les dix que compte le Cameroun, Paul Biya consolide nettement son avance. Ces chiffres, issus des procès-verbaux transmis par les 58 commissions départementales de décompte, confirment la tendance observée dès les premiers résultats partiels.

L'écart de plus de 900 000 voix représenterait environ 18 points de pourcentage entre les deux candidats, si l'on considère que Paul Biya est crédité de 53 à 54% des suffrages contre 35 à 36% pour Issa Tchiroma Bakary selon les chiffres officieux circulant depuis plusieurs jours.

Le Quotidien souligne dans sa une que "dans l'attente de la proclamation officielle des résultats par le Conseil Constitutionnel, sa victoire imminente ne souffrirait d'aucune contestation." Cette affirmation tranche avec le climat de tension et de contestation qui règne depuis l'annonce des résultats provisoires.
Le journal, proche du pouvoir en place, semble ainsi vouloir couper court aux revendications de l'opposition, notamment celles d'Issa Tchiroma Bakary qui continue de se proclamer vainqueur avec environ 60% des voix dans les 18 départements stratégiques dont il a publié les procès-verbaux.

Ces révélations interviennent à un moment crucial, alors que le Conseil constitutionnel s'apprête à entamer les audiences de contentieux post-électoral ce 22 octobre. L'ampleur de l'écart annoncé par Le Quotidien constitue un argument de poids pour le camp présidentiel, qui y voit la confirmation d'une victoire incontestable.


Toutefois, l'opposition conteste radicalement ces chiffres. Le FSNC d'Issa Tchiroma Bakary dénonce des anomalies massives, notamment dans les régions anglophones où les taux de participation et les scores attribués à Paul Biya défieraient toute logique démographique.

Le Conseil constitutionnel dispose jusqu'au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs de cette élection présidentielle. Il devra examiner l'ensemble des procès-verbaux transmis, ainsi que les éventuelles contestations, avant de valider ou d'invalider les chiffres compilés par la Commission nationale de décompte.

En attendant, les révélations du Quotidien sur cet écart de plus de 900 000 voix alimentent un débat déjà explosif sur la transparence et la crédibilité du scrutin du 13 octobre. Entre affirmations du pouvoir et contre-décomptes de l'opposition, la bataille des chiffres atteint son paroxysme à quelques jours du verdict constitutionnel.