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Source: www.camerounweb.com

Présidentielle camerounaise : Issa Tchiroma Bakary tend la main à Maurice Kamto et dénonce les "manipulations" d'Elecam

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L'ancien ministre appelle à la transparence et à l'unité de l'opposition
Yaoundé, 27 juillet 2025 - Dans un communiqué publié ce dimanche, Issa Tchiroma Bakary, candidat retenu pour la présidentielle d'octobre 2025, a pris position sur la disqualification controversée de Maurice Kamto par Elecam. L'ancien ministre des Communications exprime sa solidarité avec l'opposant écarté et lance un appel vibrant à l'unité de l'opposition.

"À ce titre, je tends une main fraternelle au Professeur Kamto", déclare Issa Tchiroma Bakary dans son communiqué. Cette déclaration marque une rupture notable avec le silence observé par la plupart des autres candidats retenus face à l'éviction de l'ancien président du MRC.

L'ancien ministre ne se contente pas d'une solidarité de façade. Il précise que "nos chemins politiques peuvent diverger, mais notre aspiration commune à une justice équitable nous unit". Cette ouverture vers Maurice Kamto s'inscrit dans une démarche plus large de rassemblement de l'opposition face à ce qu'il considère comme des dysfonctionnements du système électoral.

Issa Tchiroma Bakary ne mâche pas ses mots concernant la gestion des candidatures par l'organe électoral. "Mon propos n'est pas de remettre en cause l'arbitrage opéré par Elecam", précise-t-il avec diplomatie, avant d'asséner : "Toutefois, compte tenu des compétences internationalement reconnues du Professeur Kamto en matière de droit, je suis convaincu qu'il était entouré en amont de toutes les mesures juridiques nécessaires afin que sa candidature respecte les exigences requises."

Cette déclaration constitue une remise en cause implicite mais claire de la décision d'Elecam, suggérant que la disqualification de Kamto ne repose pas sur des bases juridiques solides.

Au-delà du cas spécifique de Maurice Kamto, Tchiroma Bakary élargit sa critique à l'ensemble du processus électoral camerounais. "Les enjeux protéiformes de l'élection présidentielle et les risques inhérents à une organisation déficiente imposent à Elecam et à toutes les institutions impliquées de s'entourer des plus grandes précautions", martèle-t-il.

Le candidat va plus loin en réclamant des mesures concrètes : "Dans un souci d'équité et de transparence, toutes les parties prenantes sont en droit d'exiger la publication des listes électorales ainsi qu'un nettoyage et une mise à jour rigoureuse du fichier électoral."

Dans son communiqué, Issa Tchiroma Bakary dessine les contours de ce qu'il estime être les fondamentaux d'une démocratie saine au Cameroun :

-Le respect de la Constitution
-La protection des droits de chaque citoyen
-La transparence dans la gestion des processus électoraux et des affaires publiques

Ces trois axes constituent selon lui les conditions préalables à toute légitimité démocratique.

En prenant position de manière aussi nette, Issa Tchiroma Bakary adopte une stratégie politique risquée mais potentiellement payante. D'une part, il se positionne comme le candidat de l'unité opposition-nelle, capable de fédérer au-delà des clivages partisans. D'autre part, il prend le risque de s'attirer les foudres du pouvoir en place par ses critiques du système électoral.
Cette prise de position intervient dans un contexte où la plupart des autres candidats retenus ont préféré garder le silence sur l'affaire Kamto, craignant peut-être de compromettre leur propre participation à l'élection.

"En patriotes, nous devons ensemble défendre les droits et libertés de tous les Camerounais afin que nul ne soit exclu de la compétition démocratique autrement que par la volonté souveraine du peuple", conclut Tchiroma Bakary.
Ce message pourrait marquer un tournant dans cette campagne présidentielle, ouvrant la voie à une possible coalition de l'opposition autour des valeurs démocratiques et de la transparence électorale. Reste à savoir si cet appel sera entendu par Maurice Kamto et ses partisans, et s'il influencera l'issue du recours annoncé devant le Conseil constitutionnel.