Benjamin Zebaze a publié une opinion. Coalition, candidat unique : rien que de petites escroqueries, lit-on. La rédaction de CamerounWeb relaie pour ses lecteurs l'intervention de la célébrité.
J'ai écrit un post sur ce sujet il y a de très nombreux mois et j'y reviens une fois de plus. En 1990, j'ai travaillé, avec des milliers de camerounais, de toutes mes forces pour la mise en place de l'union de l'opposition avec un candidat unique face à Paul Biya lors de la première élection présidentielle avec candidature multiple : nous avons échoué partiellement puisqu'à l'arrivée, les voix de Ndam Njoya, de Bello Bouba, d'Ekindi... ont fait défaut.
Maurice Kamto n'a pas besoin de ça
Aujourd'hui, je ne perdrais pas une seule seconde pour encourager le candidat Maurice Kamto, que je soutiens aujourd'hui comme j'ai soutenu Fru Ndi hier, à aller dans ce sens.
Qu'est-ce qui a changé depuis 1990 ?
Quoi qu'on en pense, en 1990 les leaders des partis pesaient sur le plan politique : si vous obteniez l'appui de Ndam Njoya, Bello Bouba, Jean Jacques Ekindi, Samuel Eboa, Victorin Hameni Bieleu... vos chances de sortir vainqueur de cette élection étaient réelles, malgré les fraudes du RDPC.
Aujourd'hui, il y a quoi sur le "marché" ? Je n'ai rien de personnel contre mon aîné Anicet Ekane que je connais depuis des dizaines d'années : je conteste ses méthodes et cela n'a rien de personnel.
Trouvez-vous normal que lui, si controversé, puisse penser pouvoir réunir les opposants au régime au point d'organiser un système en vue de choisir "le candidat unique de l'opposition" face à Biya ?
Je dis ici solennellement à ceux qui reprochent au président Kamto de mener sa barque comme il l'entend : regardez ce qui est arrivé au professeur Oyono qui, pour une phrase prononcée, a vu Anicet Ekane signer avec un stylo de 50 francs son exclusion, sans ménagement, du Groupe dit de Douala.
Si Maurice Kamto avait collaboré avec les promoteurs de ce "machin", le stylo de 50 francs d'Ekane allait peser sur sa tête comme une épée de Damoclès.
L'autre option, avec Djeukam Tchameni et quelques autres farceurs, est la pire de toutes : vous imaginez un candidat sérieux entre les mains de telles "vipères" ?
Souvenez-vous de la dernière présidentielle : un de ces opportunistes avait fait circuler une vidéo dans laquelle on voyait Maurice Kamto remettre un peu d'argent à un individu. Pourquoi et dans l'intérêt de qui avait-il publié cette vidéo ?
Vous voulez mettre Maurice Kamto au niveau de tels individus ? Qu'on soit d'accord ou pas, notre classe politique est extrêmement pauvre ; elle est surtout composée de personnages douteux à qui on ne peut faire confiance. Kamto doit, par conséquent, chercher sa voie en solo.