Actualités of Friday, 3 October 2025

Source: www.camerounweb.com

NOSO: le septennat perdu de Paul Biya

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Depuis 2017, les régions anglophones du Cameroun sont en proie à une guerre civile larvée. Jeune Afrique révèle comment le septennat de Paul Biya (2018-2025) a été marqué par l’abandon des promesses et l’aggravation des violences, malgré un dialogue national censé apporter des solutions.



En 2019, le Grand Dialogue National était présenté comme la solution à la crise anglophone. Mais les révélations de Jeune Afrique montrent qu’il n’a été qu’un coup de communication. « On a parlé, on a fait des annonces, mais rien n’a changé sur le terrain », dénonce un habitant de Bamenda. Pire : Sisiku Ayuk Tabe, leader séparatiste emprisonné, est devenu un symbole de l’échec du régime. « Ils l’ont arrêté pour faire taire les revendications, mais la répression a continué », explique un militant des droits humains.


Paul Biya, de plus en plus détaché des réalités, a laissé ses collaborateurs gérer la crise sans vision claire. « Il n’a même pas essayé de comprendre ce qui se passait », confie un ancien ministre. Résultat : les massacres se poursuivent, et les populations anglophones se sentent abandonnées. « On nous a promis la paix, mais on enterre nos morts tous les jours », témoigne un jeune de Kumba.


Aujourd’hui, la crise anglophone est plus profonde que jamais. « Biya a eu sept ans pour agir, et il n’a rien fait », résume un analyste. « Maintenant, la méfiance est telle que même une transition politique ne suffira pas à apaiser les tensions ». Pour les Camerounais, cette inaction est le symbole d’un mandat gâché – et d’un pays fracturé.