Clientélisme, corruption et CAN 2022 : comment le Cameroun de Biya a gaspillé ses opportunités
Les révélations de Jeune Afrique sur les chantiers avortés, les scandales financiers et l’échec d’un régime en survie
La CAN 2022 devait être la vitrine du Cameroun. Pourtant, Jeune Afrique révèle comment cet événement, comme tant d’autres sous le mandat de Paul Biya, s’est transformé en symbole du gaspillage, de la corruption et de l’improvisation.
Le stade Paul-Biya, construit pour la CAN, est devenu le symbole des dérives du régime. « Le chantier a pris des années de retard, et même après l’inauguration, il n’était pas fini », révèle un ingénieur ayant travaillé sur le projet. Pire : huit morts dans une bousculade lors d’un match ont entaché l’image du pays. « On a dépensé des centaines de milliards pour un stade, mais les hôpitaux manquent de tout », s’indigne un médecin.
Les révélations de Jeune Afrique montrent que sous Biya, le clientélisme a atteint des niveaux inédits. « Chaque projet est une occasion de placer un proche ou de détournement », explique un entrepreneur. « On ne construit plus rien sans qu’un ministre ou un député ne vienne exiger sa part ». Résultat : les investisseurs fuient, et l’économie s’essouffle.
Pour les Camerounais, la CAN 2022 résume sept ans de gâchis. « On nous a vendu du rêve, mais la réalité, c’est des routes défoncées, des coupures d’électricité et un président qu’on ne voit jamais », résume un habitant de Douala. « Biya a eu sa chance. Maintenant, il est temps de tourner la page ».