Actualités of Thursday, 17 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Mvondo Ayolo vs Ngoh Ngoh : la bataille secrète pour diriger la campagne de Paul Biya

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Jeune Afrique révèle les coulisses de la rivalité entre les deux hommes forts du régime camerounais, contraints de collaborer pour la réélection du président sortant.


Derrière l'annonce de candidature de Paul Biya se cache une bataille féroce entre deux titans du régime camerounais. Jeune Afrique a pu reconstituer les tensions qui opposent Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil, et Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, contraints de mettre leur rivalité légendaire entre parenthèses le temps d'une campagne présidentielle.

Cette guerre des ego, qui anime les hautes sphères du pouvoir camerounais depuis des années, a failli compromettre l'organisation de la candidature présidentielle. Selon nos informations exclusives, les deux hommes se disputent âprement le poste de directeur de campagne officiel, chacun espérant tirer profit de cette position stratégique pour asseoir davantage son influence auprès du chef de l'État.

Jeune Afrique révèle que seul Oswald Baboke, adjoint de Mvondo Ayolo, parvient à faire le lien entre les deux camps rivaux. Cette figure discrète mais influente du cabinet civil joue un rôle crucial d'intermédiaire, permettant au "comité stratégique pour la campagne de Paul Biya" de fonctionner malgré les tensions internes.

La répartition des tâches révèle cette rivalité latente : nos sources au palais confirment que Mvondo Ayolo s'est accaparé la dimension logistique et communicationnelle de la campagne, supervisant notamment la commande de "milliers de tee-shirts, pagnes et autres goodies" fabriqués en Chine. Une responsabilité qui lui confère une visibilité importante dans l'organisation de la campagne.
De son côté, Ngoh Ngoh s'est positionné sur le volet politique, multipliant les consultations avec les parlementaires, ministres et partis de la majorité. Cette stratégie lui permet de se présenter comme l'homme orchestre de la mobilisation présidentielle, agissant déjà "tel un directeur de campagne" selon nos informations.

Jeune Afrique apprend que la première dame Chantal Biya joue également un rôle dans cette reconfiguration des équilibres au sommet. Son activisme croissant dans l'entourage présidentiel modifie les rapports de force traditionnels et contribue à marginaliser le parti au pouvoir, le RDPC, habituellement en première ligne pour porter la candidature de Paul Biya.
Cette nouvelle donne inquiète au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, dont le secrétaire général Jean Nkuete a été reçu par Ngoh Ngoh pour recevoir "les consignes venues du palais". Un signe révélateur de la centralisation croissante du pouvoir autour du cabinet présidentiel, selon nos sources proches du parti.

Cette bataille pour le contrôle de la campagne présidentielle cache en réalité des ambitions plus vastes pour l'après-élection, révèle Jeune Afrique. Les deux hommes savent que celui qui sera officiellement désigné comme directeur de campagne bénéficiera d'un capital politique considérable en cas de victoire de Paul Biya, et pourra prétendre à un renforcement de son influence dans les années à venir.

Cette rivalité soulève également des questions sur la capacité du régime à maintenir sa cohésion interne face aux défis politiques et économiques qui attendent le Cameroun. Jeune Afrique révèle que cette tension au sommet préoccupe certains cadres du parti, qui craignent que les querelles d'ego ne nuisent à l'efficacité de la campagne présidentielle.