Actualités of Wednesday, 20 August 2025
Source: www.camerounweb.com
À 92 ans, Paul Biya brigue un huitième mandat présidentiel. Face à lui, Akere Muna, 67 ans, fils de l'ancien Premier ministre Solomon Tandeng Muna, mène une bataille juridique audacieuse pour faire constater l'inéligibilité du président sortant. Mais quelles sont les véritables motivations qui poussent cet avocat respecté à défier frontalement le système ?
Akere Muna le sait : sa démarche relève du "tout pour le tout". Les précédents ne plaident pas en sa faveur. En mars 2024, Jean-Michel Nintcheu avait tenté une approche similaire sans succès. En juin 2025, Léon Theiller Onana avait également échoué dans sa contestation. Pourtant, selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, l'ancien bâtonnier persiste et signe, déposant le 18 août une requête devant le Conseil constitutionnel.
Cette obstination apparente cache en réalité une stratégie politique mûrement réfléchie. Pour Akere Muna, il ne s'agit pas seulement de gagner une bataille juridique, mais de marquer l'histoire politique camerounaise en posant publiquement la question de l'aptitude présidentielle.
Fils de Solomon Tandeng Muna, ancien Premier ministre et figure respectée de la politique camerounaise, Akere Muna porte un nom qui résonne dans l'histoire institutionnelle du pays. Cette filiation prestigieuse lui confère une légitimité morale particulière pour questionner la gouvernance actuelle.
Les révélations de Jeune Afrique suggèrent que cette démarche s'inscrit dans la continuité d'un engagement familial pour l'État de droit. En défiant Paul Biya sur le terrain juridique, Akere Muna revendique l'héritage d'une génération de juristes et d'hommes politiques attachés au respect des textes constitutionnels.
Surnommé "Monsieur Propre" pour son intégrité reconnue, Akere Muna incarne une alternative crédible dans un paysage politique souvent décrié pour ses dérives. Sa démarche juridique, révélée en exclusivité par Jeune Afrique, traduit une volonté de ramener le débat politique sur le terrain de la légalité et de la transparence.
Cette posture morale constitue selon les informations du média un atout majeur dans sa stratégie de communication. En questionnant publiquement l'état de santé présidentiel et ses implications constitutionnelles, il force le débat public sur des sujets jusqu'alors tabous.
Les documents consultés par Jeune Afrique révèlent que la démarche d'Akere Muna vise moins à obtenir une victoire juridique immédiate qu'à "réveiller les consciences" camerounaises. En décrivant minutieusement l'état de "dépendance" du chef de l'État, il met en lumière une réalité que beaucoup soupçonnent mais que personne n'ose verbaliser publiquement.
Cette stratégie du "réveil" s'appuie sur des faits précis révélés par Jeune Afrique : les épisodes de désorientation publique, la "gouvernance par procuration", les séjours médicaux répétés à l'étranger. Autant d'éléments qui, mis bout à bout, dressent le portrait d'un système à bout de souffle.
À 67 ans, Akere Muna sait que cette présidentielle représente probablement sa dernière chance de peser sur le destin politique du Cameroun. Après avoir retiré sa candidature en 2018 au profit de Maurice Kamto, il revient avec une stratégie différente : l'affrontement juridique direct.
Les révélations de Jeune Afrique montrent que cette approche s'appuie sur une analyse fine de l'article 118 du code électoral. En invoquant la "situation de dépendance vis-à-vis d'une puissance étrangère", Akere Muna explore une voie juridique inédite qui pourrait créer un précédent historique.
Au-delà de l'aspect juridique, la démarche d'Akere Muna s'apparente à une "candidature-message", selon l'analyse des informations exclusives de Jeune Afrique. En posant frontalement la question de l'inéligibilité présidentielle, il transforme sa campagne en tribune pour dénoncer les dérives du système.
Cette stratégie lui permet de se positionner comme le candidat de la rupture institutionnelle, celui qui ose dire ce que d'autres préfèrent taire. Un positionnement qui, selon les révélations du média, vise à capter l'électorat désabusé en quête d'authenticité politique.
En tant qu'ancien bâtonnier et juriste reconnu, Akere Muna place sa démarche sous le signe de la défense de l'État de droit. Les documents révélés par Jeune Afrique montrent qu'il invoque des arguments juridiques précis : incapacité physique et cognitive, dépendance externe, violation de la loi électorale.
Cette approche technique lui permet de légitimer son combat politique par des considérations purement juridiques, transformant sa candidature en croisade pour la constitutionnalité. Une posture qui, selon les informations du média, vise à rassembler au-delà des clivages partisans traditionnels.
Les révélations exclusives de Jeune Afrique suggèrent qu'Akere Muna joue également la carte de la postérité. En défiant ouvertement un système verrouillé depuis quatre décennies, il espère marquer l'histoire comme celui qui aura osé poser les vraies questions au bon moment.
Ce pari sur l'histoire explique sa persévérance face aux échecs prévisibles. Même en cas de rejet de sa requête par le Conseil constitutionnel, il aura réussi à installer durablement dans le débat public la question de l'aptitude présidentielle et de la continuité institutionnelle.
L'analyse des motivations d'Akere Muna, éclairée par les révélations de Jeune Afrique, révèle une démarche aux multiples facettes : juridique, politique, morale et historique. Loin d'être un simple coup d'éclat électoral, sa bataille contre l'inéligibilité de Paul Biya s'inscrit dans une vision à long terme de la transformation démocratique du Cameroun.
Reste à savoir si cette stratégie du "tout pour le tout" trouvera un écho favorable dans une opinion publique camerounaise habituée aux alternances manquées et aux espoirs déçus. Le 12 octobre prochain dira si le pari d'Akere Muna était visionnaire ou utopique.