Actualités of Wednesday, 12 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Mise en garde à Paul Biya: Issa Tchiroma Bakary dénonce une « manipulation » visant à justifier la répression

Dans un communiqué officiel, l’opposant réfute toute implication dans la création d’une milice et dénonce une manœuvre des « services troubles » pour discréditer son mouvement et légitimer une répression accrue.

L’opposant Issa Tchiroma Bakary a fermement condamné, ce vendredi, les rumeurs faisant état de la création d’une milice à son nom. Dans une déclaration officielle dont Jeune Afrique a obtenu copie, le candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2025 dénonce une « opération de manipulation psychologique » destinée, selon lui, à « justifier d’avance une répression accrue » contre ses partisans.

Le texte, intitulé « Alerte officielle » et diffusé sous le titre « Milice fantôme, manœuvre réelle », affirme que « des individus aux intentions troubles » chercheraient à constituer une milice fictive pour « semer le chaos et renverser le régime ». Une accusation qui vise directement, sans les nommer, les services de sécurité camerounais.

Désolidarisation totale et stratégie de la non-violence

Le président autoproclamé « élu » s’en est pris vertement à cette propagande, qu’il juge grossière. « Le Président Tchiroma se désolidarise totalement de ces agitations. Sa conquête n’a jamais été armée. Elle ne le sera jamais », peut-on lire dans le communiqué. Il réaffirme que sa « seule arme » reste « la volonté populaire, pacifique et souveraine ».

Ce positionnement s’inscrit dans la stratégie de communication déployée par le camp Tchiroma depuis le début de la crise post-électorale : miser sur la légitimité populaire et la résistance civile, tout en évitant soigneusement tout appel à la violence armée. Une ligne directrice qui contraste avec les accusations régulières du gouvernement, pour qui l’opposant entretiendrait des velléités insurrectionnelles.



Le communiqué se fait également menaçant, à sa manière : « À ceux qui cherchent à créer la terreur, à inventer des ennemis, à fabriquer des justifications pour enfermer ou tuer : Vous échouerez. Car le peuple a parlé. Et quand le peuple retrouve sa voix, la peur change de camp. »

Ce message intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu, marqué par la prolongation récente du dispositif militaire pour trente jours supplémentaires et par la multiplication des arrestations parmi les proches de l’opposant.


Fidèle à sa rhétorique, Issa Tchiroma Bakary conclut son propos en invoquant une légitimité supérieure : « La voix du peuple, c’est la voix de Dieu. » Une formule qui résume sa stratégie : ancrer son combat dans une dimension presque messianique, tout en rejetant sur le régime la responsabilité de la violence.