Le journaliste et acteur politique du Grand Nord livre une analyse imagée de la stratégie du président du MRC à travers une métaphore cinématographique
Dans une analyse aussi originale qu'éclairante, Guibai Gatama, journaliste et figure politique du Grand Nord, décrypte la stratégie de Maurice Kamto qui a appelé ses partisans à "voter selon leur choix" pour la présidentielle du 12 octobre.


L'analyse de Guibai Gatama part d'une situation concrète vécue par les militants du MRC. Le journaliste nordiste raconte comment "Hamadou, mon vieil ami du MRC", l'a sollicité pour comprendre la position de son parti face aux consignes de vote.

La question posée par ce militant illustre parfaitement le désarroi des membres du MRC : peut-il "s'habiller aux couleurs du MRC et battre campagne pour son candidat, ou s'il pouvait momentanément revêtir les couleurs du parti du candidat de son choix pour militer à ses côtés" ?
Cette interrogation révèle la complexité de la situation créée par Maurice Kamto, laissant ses propres militants dans l'incertitude sur la conduite à adopter durant cette campagne présidentielle.

Face à cette demande de clarification, Guibai Gatama a adopté une approche prudente en renvoyant son "vieil ami" vers "son Président, mon jeune frère et dynamique Mota, pour de plus amples clarifications". Cette réaction témoigne de la délicatesse de la situation et de la nécessité pour les cadres du parti de naviguer avec précaution.

Le fait que même un proche collaborateur comme Guibai Gatama préfère renvoyer vers la hiérarchie officielle du parti illustre l'ambiguïté de la position adoptée par Maurice Kamto et ses répercussions pratiques sur le terrain.
La métaphore du cinéma ABBIA

L'originalité de l'analyse de Guibai Gatama réside dans sa métaphore cinématographique pour expliquer ce qu'il qualifie d'"échappatoire politique". Selon lui, la position de Maurice Kamto ressemble à celle d'un spectateur sortant "du cinéma ABBIA à Yaoundé, après avoir regardé un vieux film chinois des années 70".

Interrogé sur ses impressions, ce spectateur répondrait : "Je ne suis ni pour l'acteur, ni pour le chef bandit." Cette image saisissante illustre parfaitement l'attitude de neutralité affichée par le président du MRC face aux différents candidats en lice.

À travers cette métaphore, Guibai Gatama semble questionner la pertinence de cette stratégie de neutralité. En comparant Maurice Kamto à un spectateur passif qui refuse de choisir entre les protagonistes d'un film, il suggère implicitement que cette posture pourrait être perçue comme un désengagement.
Cette analyse révèle les interrogations que suscite la stratégie kamtienne, même parmi ses proches collaborateurs. L'utilisation du terme "échappatoire politique" n'est pas anodine et suggère une forme de critique voilée de cette approche.


L'anecdote rapportée par Guibai Gatama met en lumière les difficultés concrètes auxquelles font face les militants du MRC sur le terrain. Comment concilier loyauté partidaire et liberté de choix individuel ? Cette question traverse manifestement les rangs du parti et génère des demandes de clarification auprès des responsables locaux.

La confusion de "Hamadou" illustre probablement celle de nombreux autres militants du MRC qui se retrouvent dans une situation inédite où leur leader les invite à faire un choix personnel plutôt que de suivre une consigne partisane claire.

L'analyse de Guibai Gatama soulève indirectement la question de l'efficacité de cette stratégie de Maurice Kamto. En laissant ses militants libres de leurs choix, le président du MRC prend le risque de voir ses forces se disperser sur plusieurs candidats, affaiblissant potentiellement l'impact électoral de son mouvement.

Cette "échappatoire politique" pourrait également être interprétée comme une forme d'abdication du leadership politique, dans un contexte où les électeurs attendent des orientations claires de leurs dirigeants.

En tant qu'observateur politique du Grand Nord, Guibai Gatama apporte un éclairage particulier sur cette stratégie. Son analyse, teintée d'une certaine ironie, reflète probablement les questionnements de nombreux acteurs politiques face à cette approche inhabituelle de Maurice Kamto.