Actualités of Thursday, 28 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Martin Camus MIMB sort la sulfateuse et tire sur tout ce qui bouge

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Le journaliste camerounais tire à boulets rouges contre la dévalorisation du savoir et l'illusion de compétence généralisée qui gangrène le débat public. Une charge virulente contre ceux qui remettent en cause l'autorité intellectuelle.


Martin Camus MIMB n'y va pas par quatre chemins. Dans une sortie remarquée sur les réseaux sociaux, le journaliste camerounais livre un réquisitoire sans concession contre ce qu'il appelle « la République de la banalisation de l'expertise ». Un phénomène qui, selon lui, transforme le débat public en cacophonie où chacun se croit autorisé à contester les spécialistes.



Le constat de Martin Camus MIMB est sans appel : « On est arrivé au niveau où Achille Mbembé parle, n'importe qui se lève pour dire qu'il ne dit rien, où Kamto parle, n'importe qui écrit qu'il ne connaît pas le droit qu'il enseigne ». Cette observation touche au cœur d'un phénomène sociétal préoccupant : l'érosion de la reconnaissance de l'expertise.
Achille Mbembé, philosophe et théoricien politique de renommée internationale, et Maurice Kamto, constitutionnaliste respecté et figure de l'opposition camerounaise, se retrouvent ainsi dans le viseur de critiques souvent non qualifiées. Pour MIMB, cette situation illustre une dérive démocratique où la parole de l'expert n'a plus de valeur particulière face à l'opinion commune.



Mais la critique la plus acerbe de l'intellectuel vise ceux qu'il appelle les « collègues encastrés ». Ces universitaires qui, selon lui, « sont les premiers à se chamailler sur les plateaux de télévision avec leurs étudiants, participant à cette dévalorisation du savoir ».




Cette référence aux débats télévisés met en lumière un phénomène récurrent : la spectacularisation du savoir universitaire. Quand les professeurs acceptent de s'affronter publiquement dans des joutes médiatiques, ils contribuent, volontairement ou non, à banaliser leur statut et leur expertise.
MIMB va plus loin en affirmant que ces comportements donnent « l'impression que se faire appeler "Professeur" est un rôle de cinéma ». Une formule cinglante qui interroge sur la théâtralisation du débat intellectuel et la perte de crédibilité qui en découle.




Du football à l'expertise : l'universalisation de l'incompétence
L'analyse prend une tournure personnelle quand Martin Camus MIMB établit un parallèle avec sa propre expérience : « Je comprends pourquoi quand j'écris sur le foot, n'importe quel parieur avec code promo se lève pour parler ». Cette métaphore footballistique illustre parfaitement son propos.
Dans le domaine sportif comme ailleurs, l'expertise se trouve confrontée à l'opinion de masse. Le « parieur avec code promo » devient le symbole de cette démocratisation mal comprise du savoir, où l'accès à l'information se confond avec la compétence d'analyse.





Une « République de la banalisation » aux frontières heureusement limitées
La conclusion de MIMB se veut ironiquement rassurante : « Bienvenue à la République de la banalisation de l'expertise. Heureusement que ça s'arrête sur un titre foncier de 475 mille kilomètres carrés. Loin des 510,1 millions de kilomètres carrés de toute la terre. Heureusement ! »




Cette référence géographique au Cameroun (475 000 km²) par rapport à la surface terrestre totale traduit un certain soulagement : ce phénomène resterait, selon lui, circonscrit territorialement. Une façon de dire que cette dérive intellectuelle n'est peut-être qu'une spécificité locale, même si l'on sait que le phénomène dépasse largement les frontières camerounaises.



Au-delà du cas camerounais, la réflexion de Martin Camus MIMB pose une question universelle : comment préserver l'autorité de l'expertise dans une société de l'information où chacun a accès aux mêmes données ? Cette « République de la banalisation » qu'il dénonce trouve des échos dans de nombreuses sociétés démocratiques.




Le phénomène des « fake news », du relativisme scientifique ou encore de la remise en cause des institutions académiques participe de cette même logique : la confusion entre accès à l'information et capacité d'analyse critique.



La charge de MIMB, bien que virulente, pose une question fondamentale sur l'avenir du débat public. Comment concilier démocratisation du savoir et respect de l'expertise ? Comment éviter que la légitime volonté de démocratiser les débats ne verse dans l'anarchie intellectuelle ?




La réponse passe peut-être par une meilleure pédagogie de la différence entre opinion et expertise, entre accès à l'information et capacité d'analyse. Car si tout le monde a le droit de s'exprimer, toutes les paroles ne se valent pas nécessairement.



Cette sortie de Martin Camus MIMB, au-delà de son ton polémique, invite à une réflexion salutaire sur la place du savoir dans nos sociétés modernes. Une invitation à restaurer le respect de l'expertise sans pour autant verser dans l'élitisme intellectuel.