Actualités of Wednesday, 26 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Alors que le Cameroun s'apprête à voter pour les élections régionales du 30 novembre, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), jadis locomotive de l'opposition, est déchiré par une bataille de leadership qui pourrait lui être fatale. Jeune Afrique révèle les dessous d'un conflit qui oppose les poids lourds du parti.
Le MRC traverse la plus grave crise de son histoire. Selon des informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, le parti fondé par Maurice Kamto est aujourd'hui au bord de l'implosion, miné par des querelles intestines qui dépassent largement les simples divergences stratégiques.
Jeune Afrique révèle qu'Okala Ebodé, cofondateur du MRC et membre influent du directoire, s'oppose fermement au retour annoncé de Maurice Kamto à la tête du parti. Cette opposition frontale menace de faire dérailler la convention extraordinaire censée acter le comeback de l'ancien candidat à la présidentielle de 2018.
Selon les révélations du magazine panafricain, Okala Ebodé invoque une question de principe : Maurice Kamto doit respecter les textes statutaires du parti et soumettre son retour à une convention ordinaire, et non extraordinaire. Cette position laisse à Mamadou Mota, l'actuel président intérimaire, le soin de terminer son mandat et de diriger le parti durant les prochaines échéances électorales.
Jeune Afrique lève également le voile sur une affaire encore plus trouble. Okala Ebodé devait prochainement être radié du parti suite à une plainte déposée par Alain Fogué, cofondateur du MRC et très proche conseiller de Maurice Kamto, actuellement détenu à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé.
Mais le magazine panafricain révèle un rebondissement inattendu : Mamadou Mota refuse catégoriquement de signer la décision de radiation. Ce blocage alimente les spéculations sur un possible double jeu de l'intérimaire. Certains détracteurs, cités par Jeune Afrique, accusent ouvertement Mota de vouloir empêcher le retour en poste de Kamto pour conserver sa position de pouvoir.
Cette crise interne intervient dans un contexte déjà difficile pour le MRC. Jeune Afrique rappelle que le parti, longtemps considéré comme la principale force d'opposition au Cameroun, était le grand absent du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, après la démission fracassante de Maurice Kamto en amont de l'élection.
Cette absence stratégique s'est révélée coûteuse : le MRC a été totalement éclipsé par la percée d'Issa Tchiroma Bakary, qui s'est imposé comme la nouvelle figure de proue de l'opposition camerounaise. Le parti avait également boycotté les précédentes régionales en 2020, se privant ainsi de toute représentation dans les conseils régionaux.
Au-delà des ego et des ambitions personnelles, Jeune Afrique souligne que cette guerre fratricide pose la question de l'avenir même du MRC comme force politique structurée. Comment un parti qui ne parvient pas à organiser une simple convention peut-il prétendre diriger le pays ?
Cette paralysie interne intervient à un moment crucial, alors que les législatives sont également prévues cette année. Sans résolution rapide de cette crise, le MRC risque de manquer une nouvelle fois le rendez-vous électoral et de céder définitivement sa place de principal parti d'opposition à d'autres formations, notamment le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) d'Issa Tchiroma Bakary.
Pour l'instant, le silence radio est de mise du côté de Maurice Kamto et de son entourage. Mais selon Jeune Afrique, les prochaines semaines seront décisives pour l'avenir du MRC et, par ricochet, pour l'équilibre des forces au sein de l'opposition camerounaise.