Le parti d'Anicet Ekane prend ses distances avec l'ancien leader du MRC, dont la candidature avait été rejetée par ELECAM

Nouveau rebondissement dans l'affaire Maurice Kamto. Le Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM) a officiellement pris acte, ce jeudi 12 septembre 2025, de la démission de Maurice Kamto de ses rangs. Dans un communiqué signé par son président national Anicet Georges Ekane, le parti confirme la fin d'une collaboration qui aura duré moins de trois mois.


L'histoire avait pourtant bien commencé. Maurice Kamto avait démissionné fin juin de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), pour rejoindre le MANIDEM, dans l'espoir de décrocher l'investiture pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.


Le président du MRC était finalement investi par le MANIDEM pour porter ses couleurs à la présidentielle de 2025. Une décision qui semblait marquer un tournant dans la stratégie de l'opposant historique, bloqué par l'impossibilité de son propre parti à présenter un candidat.


Mais l'espoir fut de courte durée. La candidature de Maurice Kamto a été rejetée par le directeur général des élections, Erik Essousse, qui a invoqué comme motif « la pluralité d'investiture par le MANIDEM ». Un motif technique qui a définitivement écarté le principal opposant de Paul Biya de la course présidentielle.

Cette décision d'ELECAM a provoqué une onde de choc dans l'opposition camerounaise, Maurice Kamto dénonçant une mise à l'écart "arbitraire".

Dans son communiqué daté de Douala, le MANIDEM "émet le vœu que cette collaboration élargie aux forces politiques qui soutiennent Maurice KAMTO va se poursuivre avec pour seule boussole l'intérêt du Kamerun." Le parti précise poursuivre "son action pour trouver dans les meilleurs délais un CANDIDAT CONSENSUEL DE L'OPPOSITION pour le 12 Octobre 2025."

Cette déclaration confirme que le MANIDEM se tourne désormais vers d'autres options, abandonnant définitivement le projet Kamto. Le parti affirme sa devise : "LE MANIDEM DIT CE QU'IL FAIT, ET FAIT CE QU'IL DIT", comme pour marquer sa volonté de cohérence après cet épisode tumultueux.


Cette rupture illustre les difficultés de l'opposition camerounaise à s'organiser face au pouvoir en place. Le MRC, par la voix de son président intérimaire Mamadou Mota, avait exprimé son regret concernant le rejet de la candidature de Maurice Kamto, montrant les liens qui persistent malgré la démission de leur ancien leader.
Des voix au sein du MRC appellent déjà Maurice Kamto à "revenir dans les meilleurs délais à la tête du MRC", signe que sa base politique reste acquise malgré cette parenthèse au MANIDEM.


Avec moins d'un mois avant le scrutin du 12 octobre, l'opposition camerounaise se retrouve plus fragmentée que jamais. Le départ de Maurice Kamto du MANIDEM, après son échec à obtenir une candidature viable, laisse le champ libre à d'autres figures pour tenter de fédérer les forces d'opposition.
La recherche d'un "candidat consensuel" évoquée par Anicet Ekane semble désormais plus urgente que jamais, dans un contexte où le temps presse et où les divisions internes continuent de fragiliser les chances d'alternance politique au Cameroun.


Le slogan du MANIDEM "LE KAMERUN EST ET DEMEURE TOUJOURS NOTRE HORIZON INDEPASSABLE" résonne comme un appel à dépasser les ambitions personnelles au profit d'un projet collectif, un défi que l'opposition camerounaise peine encore à relever.