À un mois jour pour jour de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, les tentatives d'unification de l'opposition camerounaise continuent de se heurter aux résistances des partis politiques. Le Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS) a clairement fait savoir, dans un communiqué publié ce jeudi 11 septembre, qu'il ne participerait pas aux discussions en cours pour désigner un candidat consensuel de l'opposition.
Dans un communiqué signé par son secrétaire général, Dr Bonono Bakota René, le PURS "tient à apporter une clarification ferme et sans équivoque" sur sa position. Le parti de Serge Espoir Matomba affirme sans détour que lui et son candidat "ne sont en aucun cas concernés par cette démarche d'un autre genre".
Le PURS va plus loin en révélant qu'"aucun contact, aucune sollicitation et aucune consultation n'ont été entrepris ni en direction du parti ni en direction de son candidat par les initiateurs de cette approche." Une déclaration qui jette un éclairage nouveau sur les méthodes employées par les promoteurs de la coalition.
Le parti n'hésite pas à qualifier les tentatives de rapprochement de "manipulation inacceptable" et dénonce "un manque de respect envers les principes basiques de transparence et de concertations" qu'il défend. Ces accusations témoignent d'un climat de méfiance qui semble régner au sein de l'opposition camerounaise.
"Toute tentative d'associer notre mouvement ou notre candidat à cette action relève de la manipulation inacceptable", martèle le communiqué, suggérant que le nom du PURS aurait pu être utilisé sans son consentement dans les discussions.
Paradoxalement, le PURS réaffirme dans le même temps "son engagement dans les échanges constructifs initiés à Foumban et poursuivis à Yaoundé, dans le cadre d'une dynamique sérieuse et inclusive visant à l'émergence d'une candidature consensuelle". Le parti précise que ses "équipes techniques sont pleinement mobilisées et travaillent activement à cette fin."
Cette apparente contradiction révèle la complexité des négociations en cours et suggère l'existence de plusieurs processus parallèles de discussion au sein de l'opposition.
Cette prise de position du PURS illustre les difficultés persistantes de l'opposition camerounaise à parler d'une seule voix. Alors que le temps presse avant le scrutin du 12 octobre, les partis peinent à dépasser leurs différends et leurs méthodes de travail divergentes.
Le PURS appelle par conséquent "les médias et les citoyens à faire preuve de vigilance et à ne pas se laisser distraire par des initiatives opaques ou improvisées", une déclaration qui semble viser directement les autres acteurs de l'opposition impliqués dans les discussions pour un candidat unique.
Avec cette sortie du PURS, les chances de voir émerger un candidat consensuel de l'opposition semblent s'amenuiser. Le parti de Serge Espoir Matomba réaffirme "sa fidélité à sa ligne politique, à son indépendance et à son devoir de vérité envers le peuple camerounais", suggérant qu'il maintiendra sa propre candidature.
Cette fragmentation de l'opposition à quelques semaines du scrutin pourrait faire les affaires du pouvoir en place, dans un contexte où l'union était présentée comme la seule voie possible pour une alternance démocratique.
Les prochains jours s'annoncent décisifs pour déterminer si les autres formations politiques de l'opposition parviendront à surmonter leurs divergences ou si elles se présenteront divisées face aux électeurs camerounais le 12 octobre prochain.