Un groupe d’étudiants a donné un ultimatum de 72 heures au gouvernement pour libérer le Pr Jean Calvin Aba’a Oyono.
« Nous, étudiants pleinement engagés de l’Université de Yaoundé 2 (Soa), venons, par la présente déclaration, exprimer avec gravité et fermeté notre profonde inquiétude face à la situation du Professeur Jean Calvin Abba Oyono (…) Que si cette revendication n’est pas entendue dans un délai raisonnable fixé à 72 heures nous nous réservons le droit d’entreprendre des actions pacifiques, (…) », peut-on lire dans le communiqué rendu public la semaine dernière par les Cop’s.
Interpellé le 25 octobre dernier à son domicile et incarcéré au SED, le Pr Jean Calvin Aba’a Oyono est dans les mailles de la justice militaire. Son seul péché est d’avoir accordé son soutien à l’homme politique, Issa Tchiroma Bakary, lors de la présidentielle du 12 octobre dernier.
Ce professeur de droit public, connu pour ses prises de positions courageuses aux côtés de Maurice Kamto puis d’Issa Tchiroma, était dans le viseur des sbires du régime depuis un certain temps. L’écho du meeting à la place de la République à Paris où il comparait le couple Biya à la dictature du couple Ceausescu, augurait déjà des lendemains qui déchantent. Dans la même veine, il cosignait l’appel du Sud, une charge violente contre le système.
Son arrestation cavalière n’a donc pas surpris ceux qui sont au fait des méthodes du pouvoir. Très apprécié de ses étudiants qui projettent aujourd’hui une action pacifique, les Cop’s ont également le soutien du Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) qui soutient que l’arrestation du Pr Aba’a Oyono, est une aberration dans un État de droit où tous les acteurs de la vie publique et du processus électoral, devraient être protégés.
Cette montée de fièvre dans les campus, survient dans un contexte déjà marqué par des contestations post-électorales issues de la présidentielle du 12 octobre dernier. Elle n’est pas sans rappeler les années de braises de l’Association des étudiants du Cameroun (Adec). Le silence du grand chancelier des ordres académiques, en dit long sur l’indifférence cynique d’un pouvoir qui en veut à cet agitateur d’idées.









