Prévue le 29 novembre dernier à Odja, la convention extraordinaire du MRC a été interdite par le sous-préfet de Yaoundé 4ème au motif de « menace grave de trouble à l’ordre public ».
Maurice Kamto, c’est un secret de polichinelle, souhaitait entériner son retour à la maison par le perchoir. Après les péripéties de sa vraie-fausse démission du MRC, et son adoubement par le Manidem afin de prendre part à la présidentielle du 12 octobre dernier, ce poids lourd du landerneau politique, a vu sa candidature retoquée par le Conseil constitutionnel, un véritable séisme politique qui a propulsé au-devant la scène un candidat par défaut, en la personne de Issa Tchiroma Bakary à la fois duelliste et duettiste du président Paul Biya.
Pour justifier la décision du sous-préfet de Yaoundé 4ème, il y a en ligne de mire, Thierry Okala Edodé, ancien trésorier général du MRC et proche du Pr Alain Fogue, embastillé après « les marches blanches de 2018 ». Cet ancien membre de l'Association des étudiants du Cameroun (Adec) qui se présente comme un père fondateur du MRC, est plutôt considéré par ses contempteurs, comme un membre exclu du MRC et un pion du pouvoir.
Mamadou Mota, président intérimaire du MRC, même si la fonction n'est pas reconnue dans les statuts du parti, a de prime abord reporté à une date ultérieure, la tenue de cette convention extraordinaire. Avant de maintenir sa tenue à la date initialement arrêtée.
Le 29 novembre dernier, le siège du parti à Odja, était assiégé par les forces de maintien de l'ordre et de sécurité. Les élections municipales et législatives qui pointent à l'horizon, annoncent des grandes manœuvres.
Selon les statuts du MRC, il faut avoir milité pendant au moins 03 ans, pour prétendre aux fonctions de président de ce parti. Un argument battu en brèche par les soutiens de Maurice Kamto, qui excipent sa qualité de membre fondateur de ce parti qui continue de payer les frais de son boycott de février 2020. Dans un communiqué en réaction à l'arrêté du sous-préfet de Yaoundé 4, Mamadou Mota s'insurge : « Le MRC prend l'opinion nationale et internationale à témoin des nouvelles provocations grossières du pouvoir à son égard, après le coup d'État électoral qu'il a perpétré, avec à la manœuvre le ministre de l’Administration Territoriale, Elecam et le Conseil constitutionnel, pour exclure arbitrairement le Pr Maurice Kamto de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025 ».
Ce retour annoncé de Maurice Kamto à la tête du MRC, relève à la fois des entraves administratives et une contestation interne au parti. La mission messianique de ce leader dont les choix stratégiques sont de plus en plus contestés, est aujourd'hui à rebours d'un positionnement transcommunautaire réclamé à cor et à cri. Le modèle du Pastef avec Ousmane Sonko qui a eu la grandeur d'esprit de s'effacer au profit de Bassirou Diomaye Faye pourrait-il inspirer le MRC ? Rien n'est moins sûr ! Les partis politiques Camerounais sont travaillés par le culte de la personnalité et des leaders indéboulonnables.









