Actualités of Thursday, 17 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Le pari risqué de Maurice Kamto : abandonner le MRC pour conquérir le pouvoir

Jeune Afrique révèle les motivations profondes qui ont poussé Maurice Kamto à abandonner son parti d'origine pour se faire investir par le Manidem, une manœuvre risquée qui pourrait déterminer l'avenir de l'opposition camerounaise.

Maurice Kamto a pris le risque de sa carrière politique en acceptant d'être investi par le Manidem plutôt que par son parti d'origine, le MRC. Jeune Afrique révèle les calculs stratégiques qui ont motivé cette décision audacieuse, analysée comme un "geste fort" par ses partisans mais critiquée comme un "deal caché" par ses détracteurs.

Cette manœuvre, qui symbolise une "volonté de dépassement partisan" selon Anicet Ekane, cache en réalité des enjeux juridiques et politiques complexes. Nos investigations exclusives montrent que cette stratégie répond à une double contrainte : éviter l'invalidation de sa candidature tout en créant une dynamique d'union de l'opposition.

Jeune Afrique révèle que Maurice Kamto "savait qu'être investi par son parti d'origine, le MRC, sans élu aujourd'hui, représentait un risque d'invalidation de sa candidature". Cette révélation éclaire d'un jour nouveau la décision de l'opposant d'abandonner sa formation politique.

Selon nos sources exclusives, le statut juridique précaire du MRC, privé de représentation parlementaire, constituait un obstacle majeur à la validation de la candidature par les instances électorales. Cette contrainte technique a pesé lourd dans la balance, contraignant Maurice Kamto à chercher une alternative.
Jeune Afrique apprend que des consultations juridiques confidentielles ont été menées pour évaluer les risques d'invalidation, avant que la décision finale ne soit prise. Cette prudence juridique témoigne de la complexité du système électoral camerounais et de ses pièges pour l'opposition.
Une démission stratégique aux multiples facettes
La démission de Maurice Kamto du MRC, révèle Jeune Afrique, s'inscrit dans une stratégie plus large de "dépassement partisan" visant à fédérer au-delà de sa base électorale traditionnelle. Cette manœuvre audacieuse vise à transformer l'image de l'opposant, passant de leader partisan à candidat de rassemblement.
Nos révélations exclusives montrent que cette décision a été longuement mûrie au sein du Groupe de Douala, où Anicet Ekane et ses alliés ont convaincu Maurice Kamto que "ne pas être investi par son parti" pourrait "permettre une convergence" plus large de l'opposition.

Jeune Afrique révèle que cette stratégie s'inspire des échecs répétés de l'opposition depuis 1992, date de la dernière "aventure presque gagnante de John Fru Ndi". L'objectif est d'éviter "les pièges du passé" en créant une dynamique inédite.

L'investiture de Maurice Kamto par le Manidem a été "pensée dans les moindres détails", révèle Jeune Afrique. La couleur rouge, choisie "en clin d'œil à l'UPC historique", et l'emblème de la clé qui renvoie à l'idée d'ouverture constituent une symbolique forte pour mobiliser l'électorat nostalgique des luttes d'indépendance.

Nos investigations exclusives révèlent que cette symbolique a été soigneusement étudiée pour réveiller la mémoire collective camerounaise. Le drapeau rouge de l'Union des populations du Cameroun, affiché dans les bureaux du Manidem, "donne à la salle un air de résistance tranquille", créant un lien entre les luttes passées et présentes.

Jeune Afrique apprend que cette stratégie vise à présenter Maurice Kamto comme l'héritier des figures historiques de l'opposition, notamment Ruben Um Nyobé et Félix Moumié. Cette filiation revendiquée pourrait mobiliser au-delà de la base électorale traditionnelle du MRC.


Malgré les explications officielles, des voix s'élèvent dans l'opposition pour dénoncer un "deal caché" et des "marchandages", révèle Jeune Afrique. Ces critiques, relayées "sur les réseaux sociaux ou dans les coulisses de l'opposition", remettent en question la sincérité de ce rapprochement.

Anicet Ekane, interrogé par Jeune Afrique, balaie ces accusations : "Ceux qui croient qu'on fait du business ne connaissent rien à ce que nous faisons." Cette défense véhémente témoigne de la sensibilité du sujet au sein de l'opposition.
Nos sources révèlent que ces critiques émanent principalement de cadres du MRC écartés de la nouvelle stratégie, qui voient dans cette manœuvre une trahison des idéaux originels du parti. Cette fracture interne pourrait affaiblir la mobilisation de la base électorale traditionnelle de Maurice Kamto.
Un pari sur "l'effet psychologique"

Jeune Afrique révèle que cette stratégie repose sur un pari : créer un "effet psychologique" capable de "réveiller l'électorat" et de "faire reculer l'abstention". Selon Anicet Ekane, il ne s'agit pas "juste d'une addition de scores, c'est une dynamique".

Cette approche, exclusivement révélée par Jeune Afrique, mise sur la capacité de l'union de l'opposition à "montrer qu'on peut gagner", créant une prophétie auto-réalisatrice. Le succès de cette stratégie dépendra de la capacité du Groupe de Douala à convaincre d'autres figures comme Issa Tchiroma et Bello Bouba Maïgari.
Nos investigations révèlent que cette dynamique s'appuie sur l'analyse des échecs passés de l'opposition, marqués par des "coalitions figées autour d'un homme ou mort-nées". La clé du succès réside dans la capacité à dépasser ces écueils traditionnels pour créer une véritable alternative au RDPC.