Actualités of Thursday, 17 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Fuite policière et sabotage : les dessous troubles de l'investiture de Maurice Kamto

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Jeune Afrique révèle les circonstances suspectes qui ont entouré la révélation publique de la candidature de Maurice Kamto, mettant en lumière les failles du système sécuritaire camerounais et les tentatives de déstabilisation de l'opposition.

L'investiture de Maurice Kamto par le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) devait rester secrète jusqu'à l'annonce officielle. Mais Jeune Afrique a pu reconstituer les circonstances troublantes qui ont conduit à la fuite prématurée des documents confidentiels, révélant les dysfonctionnements du système sécuritaire camerounais et les tentatives d'infiltration de l'opposition.

Cette affaire, qui dépasse le simple incident de communication, soulève des questions fondamentales sur l'intégrité des forces de l'ordre et leur utilisation à des fins politiques. Selon nos révélations exclusives, des policiers auraient délibérément transmis à des tiers les informations sensibles contenues dans le dossier de candidature, transformant une procédure administrative en opération de déstabilisation.

Jeune Afrique révèle que le document faisant état de l'investiture de Maurice Kamto a été déposé par des membres du Groupe de Douala dans un commissariat de Yaoundé, dans le cadre d'une procédure administrative routine. Mais ce qui devait être une simple formalité s'est transformé en piège pour l'opposition.
Nos investigations exclusives montrent que le dossier "contenant des informations sensibles sur le candidat et le parti" a été aussitôt transmis à des tiers par des policiers, en violation flagrante du secret professionnel. Cette révélation soulève des interrogations sur l'utilisation des forces de l'ordre à des fins de renseignement politique.

Le Manidem, selon nos informations, a décidé de déposer plainte, convaincu des "intentions malveillantes" des auteurs de la fuite. Cette démarche juridique, rare dans le contexte camerounais, témoigne de la gravité des soupçons qui pèsent sur l'administration policière.

Jeune Afrique apprend que cette fuite s'inscrit dans une stratégie plus large de déstabilisation de l'opposition unie. L'objectif était manifestement de forcer le Groupe de Douala à révéler prématurément ses intentions, perturbant ainsi la stratégie de communication soigneusement élaborée.

Selon nos sources proches du Manidem, la diffusion sur les réseaux sociaux a été immédiate et coordonnée, suggérant une opération planifiée plutôt qu'une simple indiscrétion. Cette révélation met en lumière les méthodes utilisées pour perturber les stratégies de l'opposition.

Nos investigations révèlent également que d'autres documents confidentiels de partis d'opposition ont fait l'objet de fuites similaires ces derniers mois, indiquant un système organisé de surveillance et de déstabilisation. Cette pratique, jusqu'ici officieuse, semble désormais systématisée.
L'impact sur la stratégie électorale
Cette fuite forcée a contraint le Manidem à accélérer sa communication, révèle Jeune Afrique. La stratégie initiale prévoyait une annonce coordonnée avec d'autres ralliements, notamment ceux d'Issa Tchiroma et de Bello Bouba Maïgari, pour maximiser l'impact médiatique.
Selon nos informations exclusives, le Groupe de Douala espérait encore "rallier d'autres figures d'ici à la publication de la liste officielle des candidatures, le 11 août", mais cette fuite a perturbé le calendrier de négociations. Les discussions avec les "anciens alliés de Paul Biya" ont été précipitées, réduisant les chances de succès de ces tractations.

Jeune Afrique révèle que cette situation a également affecté la préparation logistique de la campagne, contraignant les équipes de Maurice Kamto à adapter leur stratégie en urgence. Les équipes de communication ont dû improviser une riposte pour contrôler les dégâts de cette révélation prématurée.

Cette affaire révèle l'existence d'un système de surveillance généralisé de l'opposition, selon les révélations exclusives de Jeune Afrique. Les commissariats semblent fonctionner comme des centres de collecte d'informations politiques, dépassant largement leur mission sécuritaire traditionnelle.
Nos sources révèlent que cette pratique s'est intensifiée à l'approche de la présidentielle, avec une surveillance accrue des mouvements et communications des partis d'opposition. Cette militarisation de l'administration civile pose des questions sur l'équité du processus électoral.

Jeune Afrique apprend que plusieurs partis d'opposition ont adapté leurs procédures internes pour limiter les risques de fuite, évitant désormais de déposer des documents sensibles dans certains commissariats identifiés comme "peu fiables". Cette adaptation témoigne de l'ampleur du phénomène.