La campagne présidentielle connaît un nouveau rebondissement avec la prise de position publique de Gabriel Ghomsi, président de la circonscription électorale du Social Democratic Front (SDF) à Dibombari. Dans un message publié ce jeudi, ce dernier, qui était pourtant directeur de campagne du candidat SDF Joshua Osih dans l’arrondissement, a officiellement félicité Issa Tchiroma Bakary pour sa victoire présumée, apportant une légitimité locale inattendue à la revendication du candidat du Front du Salut National du Cameroun (FSNC).


« En ma qualité de Directeur de campagne du candidat Joshua Osih à Dibombari, et au regard des procès-verbaux en ma possession, je tiens à saluer la clarté de l’expression populaire », a déclaré Gabriel Ghomsi, rompant ainsi avec la ligne officielle de son parti. Il affirme que le peuple s’est exprimé « avec force et lucidité » et que, « à Dibombari comme ailleurs, les électeurs ont fait entendre leur volonté de renouveau ».

Ce témoignage, émanant d’un acteur électoral local engagé dans le processus, renforce la crédibilité des affirmations de victoire d’Issa Tchiroma. Il s’appuie sur des résultats concrets remontés des bureaux de vote de sa circonscription.


Au-delà de la simple reconnaissance d’un résultat, le message de Gabriel Ghomsi prend une tournure politique plus large. Il y salue « la défaite d’un système figé, incarné par un président sortant devenu permanent », et voit dans ce scrutin « une étape historique dans notre marche vers une démocratie vivante, pluraliste et responsable ».

Il a également tenu à louer le « professionnalisme et la rigueur de l’antenne communale ELECAM de Dibombari », estampillant ainsi le processus local du sceau de la transparence.


Cette déclaration publique d'un responsable SDF local illustre les fractures et les réalités complexes sur le terrain. Alors que les résultats officiels nationaux se font attendre, de telles prises de position, fondées sur l'observation directe du dépouillement, pourraient encourager d'autres acteurs locaux à sortir du bois et à rendre publics les résultats en leur possession.

« Le peuple camerounais a parlé. Il appartient à tous de l’écouter », conclut Gabriel Ghomsi. Un message qui, dans le contexte actuel de tension et d'attente, sonne comme un appel à respecter la volonté des urnes, quel qu'en soit le bénéficiaire.