Les autorités renforcent le dispositif sécuritaire dans les principales villes alors qu'ELECAM s'apprête à publier la liste officielle des candidats pour l'élection du 12 octobre 2025.


Le Cameroun retient son souffle. Alors qu'Elections Cameroon (ELECAM) doit dévoiler cet après-midi à midi la liste officielle des candidats retenus pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025, les autorités ont procédé à un déploiement sécuritaire remarqué dans les deux principales villes du pays.

Dès les premières heures de ce samedi, les forces de l'ordre ont pris position dans plusieurs points stratégiques de Yaoundé et Douala. À la capitale, la présence policière est particulièrement visible autour de la poste centrale, où des véhicules anti-émeutes ont été déployés de manière préventive.
À Douala, capitale économique, les forces de sécurité ont été aperçues sur l'axe Bessengue-Rond point école publique Deido, secteur qui abrite notamment le siège du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Cette présence n'est pas anodine, compte tenu des tensions qui avaient marqué la période post-électorale de 2018.

Cette mobilisation sécuritaire intervient dans un contexte électoral particulièrement tendu. Sur les 83 dossiers de candidatures enregistrés entre le 12 et le 21 juillet dernier, ELECAM doit déterminer lesquels satisfont aux critères d'éligibilité pour briguer la magistrature suprême.
L'enjeu est de taille : cette annonce déterminera les contours d'une élection présidentielle qui s'annonce comme l'une des plus disputées de l'histoire récente du Cameroun. Tous les regards se tournent vers le sort réservé aux candidatures des principales figures de l'opposition, dont l'éligibilité a fait l'objet de vifs débats ces dernières semaines.

Le président du Conseil Électoral d'ELECAM, Enow Abrams Egbe, avait convié jeudi l'opinion publique et les acteurs politiques à cette cérémonie de publication, prévue sur l'esplanade du siège national de l'institution électorale à Yaoundé.
Cette étape cruciale du processus électoral intervient dans un climat politique déjà électrisé par les enjeux du scrutin d'octobre. Les autorités semblent anticiper d'éventuelles réactions à l'annonce des résultats de cette phase de sélection, justifiant ainsi le déploiement préventif des forces de sécurité.
Enjeux démocratiques

La transparence de cette étape est jugée essentielle pour la crédibilité du scrutin à venir. L'opinion publique camerounaise, mais aussi la communauté internationale, observent avec attention le déroulement de ce processus électoral, particulièrement sensible dans un pays où les transitions démocratiques restent un défi majeur.

Le déploiement sécuritaire de ce samedi témoigne de la conscience qu'ont les autorités de l'importance de ce moment électoral et de leur volonté de maintenir l'ordre public, quelles que soient les réactions que pourrait susciter la publication de la liste des candidats retenus.