Des échanges compromettants entre hauts responsables du ministère des Sports ont fuité, révélant leur mépris envers une figure majeure du football camerounais. Cyrille Tollo, impliqué dans cette affaire, tente de se disculper en invoquant une « manipulation par l’IA », qualifiant les preuves de « fake » et de « cabale ». Pourtant, ses propres arguments trahissent ses intentions, notamment lorsqu’il évoque une prétendue « distraction de fonds » – une allusion diffamatoire qui pourrait lui valoir des poursuites judiciaires.
L’analyse démontre que les termes utilisés dans les messages (comme « HP1 », « Le Sénateur » ou « Le salaud des Finances ») ne peuvent provenir d’une IA, mais bien d’individus maîtrisant les codes locaux. Face à ces révélations, la meilleure stratégie pour Cyrille Tollo serait le silence… avant que la justice ne s’en mêle.
EN RÉPONSE AU DÉMENTI DE MONSIEUR CYRILLE TOLLO
Une conversation entre deux hauts responsables du ministère des Sports a été divulguée hier, 24 juillet 2025. Des captures d’écran au contenu glaçant montrent dans quel état d’esprit ces hauts responsables servent les intérêts de la République et en quelle estime ils tiennent une éminente personnalité du mouvement sportif camerounais
Pris dans le tourment d’un embarras compréhensible, Monsieur Cyrille Tollo a publié un démenti sur ses réseaux sociaux, qualifiant ces révélations de «Manipulation», de «Fake grossier», de «Cabale» réalisée à l’aide de l’Intelligence artificielle. Ça devient une fâcheuse habitude.
Peut-être aurait-il dû se taire et attendre de s’expliquer devant les tribunaux si, d’aventure, Monsieur Samuel Eto’o, l’objet de leur passions haineuse commune, venait à déposer une plainte parfaitement justifiée au regard des dénégations aussi incohérentes, indigentes et prétentieuses de Cyrille Tollo.
Commençons par la fin de son texte, elle ne manque pas de piquant : «Il convient cependant de noter que cette duperie arrive dans un contexte sportif et politique particulier. Notre football traverse une crise protéiforme dont les problèmes de gouvernance, des allégations de distraction de fonds qui ne doivent pas emmener certains acteurs à faire diversion».
1-Ce paragraphe, en lui-même, suffit à dévoiler l’état d’esprit de Monsieur Tollo et est susceptible de donner matière à procès. L’allusion à la gouvernance du football et à une prétendue «distraction de fonds» colportée par une campagne calomnieuse en cours sur les réseaux sociaux notamment. La jurisprudence en matière de diffamation est claire : «La publication directe ou par voie de reproduction de toute allégation mensongère ou imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l’identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés ».
Et, selon l’article 305 du code pénal camerounais : «Diffamation : est puni d’un emprisonnement de 6 jours à six mois et d’une amende de 5000 à 2 000 000 de FCFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui, par l’un des moyens prévus à l’article 152, porte atteinte à l’honneur ou la considération d’une personne en lui imputant directement ou non des faits dont il ne peut rapporter la preuve ». Jugez-en vous-même.
2-Monsieur Tollo dit découvrir le nom de code HP1 pourtant connu de tout le sérail comme désignant le président de la République. Soit.
3-Incapable d’assumer ses propos, Monsieur Tollo se défausse sur l’Intelligence artificielle. Aussi performante qu’elle puisse être, l’IA ne ferait jamais usage du lexique dont les Camerounais ont recours pour nommer les personnes sans les nommer. A l’instar du «Petit» pour désigner une personnalité parfaitement identifiable qu’on ne veut pas nommer dans un réflexe de prudence, puisque les auteurs de l’échange ont conscience d’ourdir un complot. Les échanges désignent un autre acteur par son titre «Le Sénateur», pour ne pas le nommer. C’est une subtilité contextuelle qui n’est possible qu’à un cerveau humain Camerounais. Au lieu de «Veron», l’IA écrirait Veron Mosengo. Enfin, l’IA n’écrirait jamais «Le salaud des Finances», eu égard au caractère à la fois injurieux et vague de cette apostrophe.
Pour finir, il vaudrait mieux pour vous, Cher Monsieur Tollo, de vous taire et de prier pour qu’une procédure ne soit intentée contre vous.
Me Aristide Blaise EKwalla
Barrister California