Actualités of Thursday, 5 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Coup de tonnerre: le peuple camerounais n'a plus peur

Bouli Ndi Samba, fils de feu le patriarche Ekang Ndi Samba, explique pourquoi il faut marcher

Dans une déclaration qui fait déjà le tour des réseaux sociaux, Bouli Ndi Samba, héritier d'une lignée politique respectée, livre une analyse sans concession sur les enjeux des manifestations annoncées pour 2025. Entre responsabilité citoyenne et violence d'État, son message interpelle autant qu'il dérange.

Le fils du regretté patriarche Ekang Ndi Samba ne mâche pas ses mots. Dans une sortie remarquée, Bouli Ndi Samba aborde de front la question qui agite le Cameroun : les appels à manifester lancés par Maurice Kamto pour 2025.
"Marcher dans la rue ne tue pas"

Pour lui, la réalité est simple et brutale : "À ma connaissance, marcher dans la rue ne tue pas, sauf en cas d'accident. Alors, quel 'accident' attend ces jeunes que Kamto appelle à libérer leur pays en 2025 ?"

Cette interrogation rhétorique pose d'emblée le véritable enjeu du débat. Car selon Bouli Ndi Samba, ce ne sont ni l'acte de marcher ni les idées défendues qui représentent un danger mortel.

L'héritier de la famille Ndi Samba exige de la clarté dans le discours public. Il interpelle ceux qui évoquent la mort des jeunes manifestants : "Il faut que ceux qui parlent d'envoyer les jeunes mourir reformulent les choses correctement."

Sa reformulation est cinglante : "Si vous osez marcher comme Kamto vous le demande, nous enverrons d'autres jeunes, armés, que nous avons formés et que nous payons, pour tirer sur vous avec des balles réelles et vous allez mourir."

Cette analyse déplace le curseur de la responsabilité. "Ce qui tue ici, ce sont les balles du régime. Ce qui tue, c'est la décision politique d'écraser l'expression citoyenne du changement dans le sang", martèle-t-il.
Le message de Bouli Ndi Samba va plus loin en exigeant que les décideurs assument leurs choix : "Si nous devons parler de morts, que ceux qui vont donner l'ordre de tirer aient le courage d'assumer."
Un appel à la responsabilité collective
L'analyse se conclut par une distinction fondamentale : "Si des jeunes meurent demain en marchant pacifiquement dans les rues de Yaoundé, Douala, Garoua, Bafoussam... ce ne sera pas parce qu'ils ont suivi Kamto. Ce sera parce que le régime en place aura décidé de leur opposer des forces entraînées et armées pour les abattre."

Sa conclusion est sans appel : "Cette année donc, chacun devra prendre ses responsabilités : la jeunesse en marchant et le régime en tuant..."
Cette déclaration de Bouli Ndi Samba, diffusée via "Le TGV de l'info", s'inscrit dans un contexte politique tendu où les appels à la mobilisation citoyenne se multiplient, tandis que les autorités maintiennent leur ligne de fermeté.
Le débat est désormais lancé : entre droit de manifester et maintien de l'ordre, où se situe la limite acceptable de la réponse étatique ? La question divise autant qu'elle inquiète, dans un pays où les cicatrices des précédentes manifestations restent vives.