Actualités of Friday, 6 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Mort brusque du Commandant de Bétaré-Oya : une fin qui interroge

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La mort subite du Commandant GBAMAN Antoine, surnommé "Cinquante", plonge Bétaré-Oya dans un troublant questionnement. Alors que les autorités évoquent un AVC, cette disparition intervient dans un contexte explosif : depuis des mois, la population dénonçait les exactions de l'officier et de ses hommes. Entre colère populaire ignorée par la hiérarchie et fin brutale d'un conflit qui empoisonnait la localité, cette mort soulève autant de soulagement que d'interrogations sur les circonstances réelles de ce dénouement.



MORT BRUSQUE DU COMMANDANT DE BÉTARÉ-OYA : UNE FIN QUI INTERROGE

Un silence pesant plane désormais sur Bétaré-Oya. Le Commandant de la Brigade Terre, GBAMAN Antoine, connu sous le surnom de "Cinquante", s’est éteint subitement — officiellement victime d’un AVC. Mais dans cette localité de l’Est du Cameroun, nombreux sont ceux qui voient dans cette disparition une issue presque prophétique, sinon troublante.

Depuis plusieurs mois, la tension ne cessait de monter entre la population et l’officier. Les habitants accusaient le Commandant et l’un de ses éléments, un certain SONDA, de sévices inhumains, d’abus de pouvoir, de rackets répétés, et d’un climat de peur soigneusement entretenu. Le 1er avril 2024, une lettre ouverte avait été adressée au Secrétaire d’État à la Défense, Galax Etoga, dans laquelle les plaignants dénonçaient le comportement brutal du duo. Cette correspondance est restée lettre morte.

Privées de réponse, abandonnées à elles-mêmes, les populations n’ont eu que leur colère pour se défendre — une colère noire, qui a fini par se traduire en menaces de mort à l’endroit du Commandant. ”On attend le prochain s'il vient déranger comme ces gendarmes pensent qu'ils sont trop forts. On est dans notre village et ces gens ne peuvent pas continuer à arracher nos choses aussi facilement. Que le SED continue de les protéger, ce sont les cadavres qu'il va recevoir là-bas à Yaoundé. Trop de corruption ici à Betaré-Oya comme il disait que rien ne peut lui arriver Qu'il vienne encore racketter les gens. Ses chantiers vont s'arrêter dès ce soir.", s'en est délecté un riverain.

Et voilà que, près d’un an jour pour jour après cette alerte restée sans écho, GBAMAN Antoine s’effondre et meurt. Une fin soudaine, mais qui soulève des doutes, tant elle résonne comme une tragique conséquence d’un conflit longtemps ignoré.

Mort naturelle ou justice immanente ? Le mystère reste entier. Mais pour les habitants de Bétaré-Oya, cette disparition a un goût de soulagement mêlé d’amertume — celui d’avoir été entendus, trop tard.