Des rumeurs à la réalité, il n’y a souvent qu’une petite frontière poreuse. Il y a un moment maintenant que des bruits de couloir circulaient sur la possible survenance d’une tentative de renversement du pouvoir et le palais en avait peur. En réponse, il a renforcé ses rangs et préparé la riposte pour ne pas être surpris par qui que ce soit, peu importe la stratégie utilisée pour les éléments intéressés par le trône.
Les personnes rebelles et opposées à la politique du président de la République sont finalement passées à l’acte, engageant des actions diverses pour faire partir le dirigeant en place. Le gouvernement a lu il y a quelques jours à la télévision nationale un communiqué dans lequel il fait savoir que des officiers de l’armée et un ressortissant français ont été arrêtés dans leur tentative de déstabilisation du pouvoir.
Ce groupe de militaires et de civils sont accusés de complot, après plusieurs jours de rumeurs qu’on entendait ici et là. L’opération, menée le 1er août par les services spécialisés, a permis de mettre en échec un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées et de sécurité soupçonnés de préparer une déstabilisation avec l’appui présumé de soutiens étrangers, dévoile la note officielle.
Le ressortissant français interpellé est Yann Christian Bernard Vezilier, un officier mécanicien de l’air, décoré en 2020 de l’Ordre national du mérite après 27 années de service. Il a été présenté comme agissant pour le compte du renseignement français. Se trouve aussi impliqué le général de brigade, Abass Dembélé qui est un ancien gouverneur de Mopti de 2020 à 2025 et fils du colonel Koké Dembélé.
La générale de brigade Néma Sagara a été également mise sous les verrous. Il s’agit de la première femme à atteindre ce grade dans l’armée de l’air malienne. La dame a été formée au Mali, en France et aux États-Unis, disposant ainsi de compétences solides pour faire vaciller tout pouvoir établi.
Dans la liste de ces présumés préparateurs de putsch au Mali figurent par ailleurs les lieutenant-colonel Baba Dembélé, Saybou Keïta, Mamadou dit Tiekoro Diarra et Tagalo Diop, le capitaine Mohamed Ouattara, le caporal Amadou Bouba Coulibaly, les sergent-chef Boucary Karacodjo et Yacouba Kodio.
La situation serait maintenant maîtrisée, une histoire qui remet le gouvernement camerounais en totale alerte. Le palais d’Etoudi n’est pas l’un des plus calmes ces derniers mois, surtout avec l’annonce de la candidature de Paul Biya pour un énième mandat à la tête du pays. Les critiques vont bon train, les Camerounais expriment leur colère face à cette longévité légendaire dans le fauteuil présidentiel, mais ces bruits ne semblent pas décourager le parti au pouvoir. Des rumeurs de coup d’État, il y en a par ici aussi et le régime de Yaoundé ne les prend pas à la légère.