Cette vidéo d'Emmanuel Macron et les membres du RDPC fait réagir la toile

• Emmanuel Macron s'est rendu au Cameroun

• Il a été accueilli par une foule en liesse à travers les rues

• On y voit plusieurs membres du RDPC de Paul Biya


Emmanuel Macron est arrivé dans la nuit de ce lundi 25 juillet 2022. Il a été accueilli par le premier ministre camerounais Dion Ngute à l'aéroport de Nsimalen.

A sa descente de l'avion et après les formalités d'accueil notamment les hommages militaires, Emmanuel Macron a brisé le protocole en s'approchant de l'immense foule venu le saluer.

Cette foule, composée pour la plupart des membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), était au rendez-vous comme indiqué par les leaders du parti au pouvoir.

« Yaoundé !
Première étape de ma visite au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Nous continuons à œuvrer pour renouveler la relation entre l’Afrique et la France », a mis en légende de ladite vidéo, le président français Emmanuel Macron sur sa page Facebook.

Pour plusieurs, cette pratique est un signal fort de la domination moderne voire de l'esclave moderne par l'Europe sur l'Afrique. « Combien de Français sortent dans la rue pour accueillir les présidents africains ?», s'interroge un internaute apparemment révolté.

« Même dans son propre pays, il n'est pas accueilli comme ça ! L'Afrique m'etonnera toujours », a ajouté un autre.

« On déplace les grands parents et enfants des contrées lointaines pour venir applaudir le grand maître du pays et donner l’impression qu’il est apprécié. Quelle cinéma ! Une honte mémorable pour un pays où les droits et libertés sont bafoués », a renchéri un autre internaute.

« Quelle honte!

Le Peuple Camerounais doit-il espérer quoique ce soit du Président Français Emmanuel Macron?

Selon une tradition funeste qui date du temps de la Traite négrière, des invasions coloniales criminelles et de la mafia françafricaine instaurée par le général de Gaulle et son homme de main Jacques Foccart à la fin des années 50, l'Afrique dite "francophone" ne peut vivre qu'au rythme des puissances occidentales qui la dominent, et notamment de la puissance française qui persiste à la considérer comme sa "zone d'influence" ou son "pré carré".

Dans cette perspective sombre, tout déplacement d'un Chef d'Etat français dans cette région du monde est frappé au coin des attentes des dirigeants et peuples d'Afrique "francophone" envers le grand Chef blanc en visite dans son empire. Les dirigeants espèrent la prolongation de leurs mandats de vassaux, tandis que les peuples espèrent du Chef de l'empire français l'octroi de quelques libéralités prodigieuses, telles l'aide au développement, les bourses d'études, les visas, un peu plus de démocratie à la française, ou la facilitation d'accès aux crédits suicidaires de la Banque Mondiale, du FMI, des Clubs de Paris , de Washington ou de Londres. On sollicite et obtient aussi le renforcement de la protection militaire de la puissance tutélaire et la validation de la sélection des élites francophiles locales par le maître elyséen.

Mais les ténèbres ne peuvent éternellement obstruer la vraie lumière. C'est une loi immémoriale de la Nature. Il se trouve malheureusement pour les dominants de France et d'Afrique et fort heureusement pour les dominés d'Afrique et de France que cette tradition négrière, colonialiste et impérialiste ne tient plus la route. La poussée démographique africaine, l'ouverture des jeunes consciences aux influences du monde entier via les réseaux sociaux, la renaissance de la conscience historique multimillénaire de la civilisation africaine, bousculent l'ordre impérial françafricain. Une Afrique nouvelle, décomplexée, audacieuse, déterminée à reconquérir sa dignité, repousse de partout les barrières discriminatoires de la domination imposée au berceau de l'humanité depuis cinq siècles.

L'ordre impérial occidental en général et français en particulier s'effrite et s'effondre inexorablement en Afrique. On l'observe fort bien en particulier sur la diagonale mystique de l'émancipation africaine actuelle qui va de Bangui en Centrafrique à Bamako au Mali.

Dans cette seconde perspective, le Peuple africain du Cameroun n'attend rien, ni du régime quarantenaire de Paul Biya qui a échoué sur tous les plans à bâtir une nation apaisée, libre, souveraine et prospère, ni de la politique néocolonialiste de la France au Cameroun, qui à travers le Franc CFA, l'influence militaire, les monopoles économiques et le contrôle des idées, est tout aussi bien comptable de l'échec de ses poulains Ahmadou Ahidjo (1960-1982) et Paul Biya (1982-2022) au Cameroun.

La seule espérance véritable pour le peuple camerounais, c'est de se reprendre contre l'aliénation locale du régime néocolonial RDPC-UNC, mais aussi contre l'aliénation géopolitique du régime impérial de la 5ème république française, par une mobilisation transrégionale, transreligieuse, transethnique, panafricaine. Cette mobilisation et elle seule permettra de refonder, sur les fonts baptismaux de la civilisation africaine maatique du Cameroun, un véritable berceau de nos enfants comparable au berceau de nos ancêtres. Un pays où l'humain respecte l'humain et toute l'humanité respecte la nature; un pays où la justice règne dans tous les ordres, de la sphère socioéconomique à l'institution politique; un pays dédié à la haute science.

Solidarité, Vérité et Justice sont les valeurs de Civilisation de la renaissance africaine du 21ème siècle. Et ce ne sont ni le Président français Emmanuel Macron, ni le vassal françafricain Paul Biya qui les réaliseront pour le peuple africain du Cameroun, mais ce peuple lui-même, lorsqu'il sortira en masse de son sommeil dogmatique actuel. Telle était déjà la perspective tracée de mon ouvrage de 2014 publié à Paris, "Critique de la Tragédie Camerounaise", plus que jamais d'actualité », a ajouté pour sa part Dr Franklin Nyamsi.