Vous-êtes ici: AccueilActualités2018 04 19Article 437786

Politique of Jeudi, 19 Avril 2018

Source: Essingan N°081

Candidature à la présidentielle 2018: ce que cache le silence de Paul Biya

Paul Biya ne s'est pas encore prononcé sur sa candidaure Paul Biya ne s'est pas encore prononcé sur sa candidaure

Alors que ses principaux concurrents sont connus, le candidat du parti au pouvoir prend son temps. L'opinion penche pour «le candidat naturel», Paul Biya. Fidèle à ses habitudes, à sensiblement cinq mois, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), n'a pas dévoilé le nom de son candidat à la présidentielle, en principe, d’octobre prochain.

Sans fermement savoir s’il sera candidat ou non à sa propre succession, des camarades du président sortant, disent de fait, Paul Biya candidat à sa propre succession. Du coup, l'on constate une forte mobilisation des militants et responsables du Rdpc pour sa réélection. Ceci à travers de multiples appels à sa candidature, sans aucune prudence et sans entrevoir la moindre mauvaise surprise. Lors de la célébration du 33e anniversaire du Rdpc, l'on a vu des hommes et femmes du parti du flambeau ardent, à travers le triangle national, appeler la candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle.

Répondant à une question d'un journaliste français, à l'occasion de la visite de François Hollande, alors président de la République française, au Cameroun en 2015, le chef de l’État avait laissé planer le suspense quant à son avenir politique. Toutefois, Paul Biya avait laissé entendre que «ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut». Précisant par la suite que «l'élection présidentielle, si certaine, est encore lointaine, et le moment venu, je vous dirais si je suis candidat ou non». Une déclaration qui avait suscité de basses manœuvres de déstabilisation de son régime.

LIRE AUSSI:Présidentielle 2018: Joshua Osih recrute au sein du Rdpc

En face cependant, des partis politiques d'opposition tiennent l’un après l’autre leur congrès ou convention, à l'effet d'investir leurs candidats au scrutin présidentiel de 2018.

C’est ainsi qu’après Akere Muna avec le mouvement «Now», Joshua Osih du Social Democratic Front (Sdf) et Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), ont officiellement été désignés par leurs formations politiques respectives, comme plénipotentiaires. Le dernier en date, Maurice Kamto, ancien ministre délé gué auprès du ministre de la Justice, universitaire de renom et avocat, parle de la reconstruction du Cameroun.

Ce qui ne fait frémir le Rdpc où le débat autour de l’organisation
du congrès a discrètement cours. «La plus récente assise du genre a eu lieu en septembre 2011, plutôt que d’accuser le Rdpc de ne pas donner de lisibilité sur son calendrier, il est loisible aux uns et aux autres de s’attendre à un congrès ordinaire du Rdpc au plus tard en septembre 2016», faisait savoir courant mars 2016 le secrétaire général adjoint du Comité central du parti au pouvoir Grégoire Owona. Depuis lors, plus rien. L’instance ne s’est pas réunie en septembre 2016 comme attendu. Le 10 avril 2018, le secrétaire général du Rdpc, Jean Nkuété à travers un communiqué rendu public, a démenti la rumeur selon laquelle «l’élection des membres des bureaux des organes de base doit intervenir au plus tard en fin mai 2018». A son avis, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais n’a pas l’intention d’organiser une opération de renouvellement des bureaux de ses organes de base.

LIRE AUSSI:Révélation: comment Paul Biya a essayé de piéger Maurice Kamto

Une communication qui est venu en ajouter au jeu déjà trouble du parti qui, en plus de cacher son jeu politique, semble entretenir le flou. Non sans savoir que c’est son président national qui gère et détient l’agenda politique. Lui qui dans un délai déterminé par la loi, devra convoquer le corps électoral.

Le président de la République du Cameroun que des sources disent très préoccupé par la crise sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, ainsi que par les problèmes sécuritaires et économiques de son pays et la relance de l'opération Épervier qui fait couler beaucoup d'eau sous les ponts depuis sa reprise il y a quelques temps.