Actualités of Wednesday, 25 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Alors qu'Issa Tchiroma Bakary vient de claquer la porte du gouvernement, Jeune Afrique révèle l'ampleur de la campagne de débauche orchestrée par le RDPC contre son parti, le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Une stratégie méthodique qui pourrait expliquer la rupture définitive de l'ex-ministre avec Paul Biya.
Les révélations exclusives de Jeune Afrique dévoilent comment le RDPC a réussi un coup de maître en novembre 2020. Le parti au pouvoir a séduit et récupéré 12 des 25 conseillers municipaux du FSNC dans la commune stratégique de Maroua 2e, y compris le maire Abdoulaye Sinele. Cette opération, jusqu'alors tenue secrète, représentait un camouflet majeur pour Tchiroma.
L'offensive ne s'est pas arrêtée là. Jeune Afrique révèle qu'en 2021, "une autre brochette de militants claquait la porte du FSNC dans la Bénoué, attirée par les lampions du RDPC." Cette hémorragie organisée visait à affaiblir systématiquement l'assise territoriale du parti de Tchiroma dans sa propre région.
Les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique révèlent que le RDPC s'est attaqué au numéro 2 du FSNC, Salmana Amadou Ali, "lui aussi happé un temps par le président de l'Assemblée nationale, Cavayé Yéguié Djibril." Cette tentative de récupération du bras droit de Tchiroma illustre l'ampleur de la stratégie de démantèlement.
Jeune Afrique révèle que les tentatives de débauche se sont intensifiées jusqu'aux derniers jours. Après avoir visé le maire FSNC de Pitoa, Yerima Dewa, le RDPC s'est à nouveau rapproché de Salmana Amadou Ali. Le magazine dévoile que le député a été "aperçu aux côtés du ministre de la Santé, Malachie Manaouda, lors d'un événement à Maroua le 22 juin."
Plus troublant encore, Jeune Afrique révèle que Salmana Amadou Ali "aurait aussi eu un échange à Yaoundé ces derniers jours avec le secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh." Cette rencontre, tenue dans le plus grand secret, s'est déroulée alors que Tchiroma préparait sa démission.
Selon les analyses de Jeune Afrique, cette politique de débauche systématique répond à une logique électorale précise. "Certains y ont vu la main cachée d'un pouvoir bousculé dans ses certitudes, et qui l'aurait utilisé pour disperser l'électorat du septentrion", révèle le magazine dans son enquête approfondie.
La question cruciale, soulevée par Jeune Afrique, reste entière : "Issa Tchiroma Bakary perdra-t-il des lieutenants, après avoir démissionné le 24 juin ?" Les révélations du magazine sur les multiples tentatives de récupération du RDPC laissent présager une bataille acharnée pour le contrôle de l'électorat du Nord.
Cette stratégie de démantèlement révélée par Jeune Afrique éclaire d'un jour nouveau les véritables enjeux de la démission de Tchiroma, bien au-delà des considérations personnelles, dans une logique de recomposition politique majeure à quatre mois de la présidentielle.