Le club de Limbé perd le match sur tapis vert et écope d'une amende de 500 000 FCFA, tandis que l'arbitre auteur du coup de tête échappe aux sanctions


Une décision qui fait polémique. Quatre jours après l'incident dramatique qui a secoué le football camerounais, la Commission Fédérale d'Homologation et de Discipline de la Fecafoot a rendu son verdict concernant le match ISOHSA de Limbé - APEJES de Mfou du 21 juin dernier. Contrairement aux attentes, c'est le club victime qui se retrouve sanctionné.

Le 21 juin 2025, au Centre Technique de la Fecafoot à Odza, la rencontre comptant pour la 4e journée des play-downs du championnat MTN Elite Two tourne au cauchemar. L'arbitre Martin Bomba assène un violent coup de tête au capitaine d'ISOHSA de Limbé, provoquant l'interruption immédiate du match et l'hospitalisation du joueur agressé.
Les images de cette agression, rapidement diffusées sur les réseaux sociaux, suscitent l'indignation générale. Le Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) monte au créneau et exige l'ouverture d'une enquête approfondie sur cet "acte ignoble qui porte gravement atteinte à l'image du football national".

Après délibération, la Commission Fédérale d'Homologation et de Discipline a statué en défaveur d'ISOHSA de Limbé :

Défaite par forfait : Le club perd le match et se voit retirer 3 points au classement général
Victoire accordée à APEJES : L'équipe adverse remporte la rencontre par forfait (3-0) et récupère 3 points
Amende financière : ISOHSA doit verser 500 000 francs CFA à la Fecafoot

Cette décision, qui punit la victime plutôt que l'agresseur, soulève de nombreuses interrogations dans le milieu footballistique camerounais.

L'opinion publique et les spécialistes du football local peinent à comprendre cette sanction. Comment un club peut-il être pénalisé après que son capitaine ait été agressé par l'officiel censé garantir l'équité de la rencontre ?
"C'est un double châtiment pour ISOHSA", déplore un observateur du football camerounais. "Non seulement leur capitaine est hospitalisé suite à cette agression inadmissible, mais en plus ils perdent des points cruciaux dans leur lutte pour le maintien."

Le silence de la Fecafoot concernant d'éventuelles sanctions contre l'arbitre Martin Bomba interpelle. Alors que de nombreuses voix réclamaient sa radiation pure et simple du football camerounais, aucune mesure disciplinaire à son encontre n'a été annoncée.

Cette affaire soulève des interrogations fondamentales sur la gouvernance du football camerounais :


Comment protéger efficacement les joueurs contre les dérives des officiels ?
La Fecafoot dispose-t-elle des mécanismes nécessaires pour sanctionner ses propres représentants ?

Le Synafoc, qui continue de réclamer justice pour le capitaine d'ISOHSA, pourrait bien ne pas en rester là. Cette affaire risque de marquer durablement les esprits et de relancer le débat sur la nécessaire réforme de l'arbitrage camerounais.

En attendant, ISOHSA de Limbé se retrouve doublement victime : de l'agression subie par son capitaine et des sanctions infligées par l'instance dirigeante du football national. Une situation qui interroge sur l'équité et la justice dans le sport roi au Cameroun.