Mon cher professeur Édouard Bokagné, il ne faut pas t'y méprendre : je n'ai pas posté ton commentaire à mon égard ce matin pour me plaindre. C’est comme cela que Benjamin Zebaze a commencé son attaque. Dans la suite de son intervention, il reconnaît que Bokagné le provoque depuis quelques temps et « comme je ne peux laisser quelqu'un, surtout de ton espèce, me provoquer impunément, je réagis ».

Si tu m'insultes, j'ai aussi des arguments à faire valoir dans ce domaine car si tu es Docteur en histoire (s), j'aurais pu être Docteur en insultes si la filière existait. Ce qui est choquant. Le problème est que croyant me faire du mal, tu as plutôt causé du tort aux très nombreux malades qui souffrent du cancer dans ce pays et qui croient que leur vie est terminée.

Parfois, je souffre terriblement, mais je me suis assigné pour mission de montrer qu'on peut rester actif quel que soit la maladie. De plus, je me bats pour que les gens comprennent que le plus grave lorsqu'on est malade, c'est de se replier sur soi-même ; de vivre en cachant tout à son entourage. Je me demande d'ailleurs si ça ne tue pas plus que la maladie elle-même.

Je ne suis pas médecin, mais chaque jour, les gens me contactent pour que je partage mon expérience douloureuse. Sais-tu que dans des ménages, beaucoup d'hommes cachent à leurs épouses qu'ils souffrent des problèmes liés à la prostate ?

Que lorsque l'épouse constate que son homme va très souvent aux toilettes, surtout la nuit ; qu’il y a un peu de sang qui tâchent ses sous-vêtements, des bagarres violentes éclatent dans la maison si cette dernière pose certaines questions ?

Tu viens, en quelques mots, de ruiner une partie de mes efforts afin de permettre à l'homme de redresser la tête lorsqu'une telle maladie handicapante s'abat sur lui. Tu as montré que pour certains camerounais, c'est une maladie infamante.

La chose serait risible si cela émanait d'un personnage lambda or, là, on parle d'un enseignant d'université qui devrait d'ailleurs aider des gens comme moi à vulgariser leurs messages.

J'ai vraiment envie de t'insulter, mais je crois qu'il n'y a aucun qualificatif dans la langue française pour exprimer ma pensée.