Les jeunes et les femmes ! C’est la priorité du candidat Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Il l’a exprimé sur les réseaux sociaux lors de l’annonce de sa candidature. Dans la ville de Ngaoundéré pourtant, dans un contexte de pré-campagne, cette frange de la société ne semble pas encore véritablement saisir la perche. « Les jeunes sont des acteurs majeurs qui doivent adhérer et contribuer à la vie politique. Pour cela, il faut être inscrit sur les listes électorales et aller voter, malgré les difficultés qu’ils rencontrent », conseille l'ancien sénateur Aboubakar Siroma.

Pour cette élection présidentielle de 2025, plusieurs programmes politiques sont proposés par des candidats en lice. D’ailleurs, de passage à Ngaoundéré, la première équipe de campagne du MCNC de Jacques Bouhga a dit compter sur les jeunes du Grand-Nord pour battre Paul Biya du RDPC. Et de mettre comme priorité des priorités, l’emploi des jeunes. Mais certains jeunes ne semblent pas encore en prendre conscience et manifestent un certain désintérêt.

« Les jeunes sont sous-informés de ce qui se passe dans la vie politique actuelle du pays. Leurs attentions sont plus centrées sur la recherche du pain quotidien. En effet, comment chercher à s’approprier un programme politique qui coûte cher et qui se trouve dans un livre si l’on ne parvient pas à se nourrir, à se soigner ? », se demande Bouba, un commerçant au Petit marché de Ngaoundéré. « Notre désolation est grande et il vaut mieux laisser la politique aux politiciens. Je ne sais pas ce que je gagne dedans. Je préfère chercher mon argent, vérifier si les taxes ont augmenté », se décourage-t-il.

Intérêt et réticence

Il n’en demeure pas moins que certains jeunes ne se déconnectent pas de l’actualité politique. Ils restent à l’affût des offres politiques des 12 candidats à la présidentielle. « Le RDPC, malgré les difficultés, c’est la paix, la promotion du vivre-ensemble. Tout cela, en tenant compte des couches vulnérables. Le projet de ce parti est centré sur les jeunes et sur les femmes. La plupart des différents programmes sont axés sur le développement. Pour d’autres, il faut véritablement décentraliser, modifier la forme de l’État pour un fédéralisme qui promeut le développement des régions à partir du pouvoir central. Le programme d’Issa Tchiroma lance un appel national à toutes les forces vives pour construire une transition pacifique, éthique et inclusive. Pour lui, le gouvernement actuel est vieillissant, avec un passé sombre, incapable de réaliser les grands projets à l’instar des barrages de Lom-Pangar, Mekin, Memve’ele, l’autoroute Yaoundé-Douala en 10 ans. Par contre, lui, lorsqu’il sera président, promet-il, il va rajeunir l’appareil étatique, accélérer la décentralisation », décortique Abdoulaye Yaya, un jeune à Ngaoundéré. Certains indécis quant au choix d’un candidat, restent au moins happés par des projets axés sur les jeunes.

« Je suis de près le programme de Cabral Libii, structuré sur des points tels qu’une République souveraine et juste, la refondation de l'État, en passant par l’éradication de la corruption. Il s’intéresse aux jeunes en promouvant l’entrepreneuriat et l’insertion socio-économique. Ce projet est vivant et parlant pour la jeunesse, il représente l’espoir et la jeunesse », déclare Zock, agent commercial.

Mais des actions militent pour certains partis à Ngaoundéré. C’est le cas de l’UNDP de Bello Bouba Maïgari qui contrôle en maître la région. Ici, les jeunes se retrouvent facilement. « L’UNDP depuis un bon nombre d’années, nous montre les différents efforts consentis dans les artères de la ville de Ngaoundéré. Il s’agit notamment de l’aménagement de la voirie urbaine, la construction des ponts, des caniveaux, etc. Le bilan est positif à ce niveau », conclut Ismaela, conducteur de mototaxi. En attendant le jour de l’élection, les jeunes de Ngaoundéré restent soit ouverts aux programmes sur leurs préoccupations.