Actualités of Monday, 10 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Jeune Afrique révèle que le président mise sur un remaniement et un rapprochement avec une partie de l'opposition pour sortir de la crise. Une stratégie d'apaisement après le tour de vis répressif.
Alors que le Cameroun traverse l'une de ses crises postélectorales les plus graves, Jeune Afrique révèle les coulisses de la stratégie du président Paul Biya pour sortir de l'impasse. Selon les informations exclusives du magazine panafricain, le chef de l'État prépare un remaniement gouvernemental assorti d'une ouverture à une partie de l'opposition, notamment à Cabral Libii.
Dans son édition du 10 novembre, Jeune Afrique dévoile que Paul Biya dispose de plusieurs moyens pour calmer les ardeurs de son adversaire Issa Tchiroma Bakary. « Outre un remaniement gouvernemental et une ouverture, attendue, à une partie de l'opposition – notamment à Cabral Libii –, Paul Biya dispose de plusieurs moyens pour calmer les ardeurs de son vis-à-vis », révèle le magazine.
Cette information confirme les rumeurs qui circulaient dans les milieux politiques camerounais depuis plusieurs jours sur un possible élargissement de la base gouvernementale. Cabral Libii, leader du parti Univers et candidat malheureux à la présidentielle de 2018 et 2025, pourrait ainsi être l'un des bénéficiaires de cette stratégie d'ouverture.
Selon Jeune Afrique, le président prépare « un habituel remaniement postélection présidentielle » alors même qu'il doit gérer les fortes tensions qui secouent le pays. Le magazine précise que le cabinet civil du président orchestre une stratégie de normalisation de la situation, cherchant à imposer « de nouveau son rythme très mesuré face à une opposition qui a besoin d'actions pour rester mobilisée ».
Cette approche s'inscrit dans la continuité du style Biya : après quarante-trois ans de magistrature suprême, le président camerounais aborde cette nouvelle bataille avec son « flegme habituel », rappelle Jeune Afrique, qui souligne qu'il est déjà sorti victorieux de situations similaires en 1992 avec John Fru Ndi, et en 2018 avec Maurice Kamto.
Le magazine révèle également les calculs qui sous-tendent cette stratégie d'ouverture. « Avec le contrôle sur l'armée et l'administration, l'avantage est clairement en faveur du camp présidentiel, observe un analyste proche du pouvoir cité par Jeune Afrique. Mais le régime a aussi conscience qu'une guerre d'usure ferait perdre des plumes à l'économie d'un pays déjà en difficulté, ce qui ne serait pas de bon augure pour ses dirigeants. »
Cette analyse exclusive fournie au magazine panafricain révèle que le pouvoir ne mise pas uniquement sur la répression, mais cherche également à éviter une détérioration prolongée de la situation qui pourrait avoir des conséquences économiques désastreuses pour un pays déjà fragilisé.
Jeune Afrique rappelle que dans son discours d'investiture du 6 novembre, Paul Biya a annoncé « une série de mesures destinées à relancer la dynamique de croissance du pays ». Ces promesses économiques, combinées à une ouverture politique, constituent les deux piliers de sa stratégie pour « tourner rapidement la page » de la séquence électorale.
Cependant, le magazine panafricain émet des réserves sur l'efficacité de cette stratégie. « La confiance des Camerounais envers ses promesses pourrait manquer, et l'issue du match demeure donc très incertaine », conclut Jeune Afrique, suggérant que les annonces du président pourraient ne pas suffire à calmer la contestation.
L'ouverture à Cabral Libii, si elle se confirme, constituerait un pari risqué pour le régime. D'un côté, elle pourrait permettre de diviser l'opposition et d'affaiblir Issa Tchiroma Bakary en montrant qu'une partie de ses adversaires accepte de dialoguer avec le pouvoir. De l'autre, elle pourrait être perçue comme un signe de faiblesse et encourager les contestataires à maintenir la pression.
Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière une stratégie à double détente du président Biya : répression d'un côté avec les arrestations massives de partisans d'Issa Tchiroma, ouverture de l'autre avec l'intégration de figures de l'opposition modérée au gouvernement. Une approche qui rappelle les méthodes qui ont permis au président camerounais de se maintenir au pouvoir pendant plus de quatre décennies.
Les prochaines semaines diront si cette stratégie permettra effectivement de sortir le Cameroun de la crise postélectorale la plus grave qu'il ait connue depuis plusieurs décennies.