Actualités of Monday, 22 December 2025
Source: www.camerounweb.com
Le leader de l'opposition camerounaise a été réélu à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun lors d'une consultation interne. Un plébiscite qui intervient dans un contexte politique tendu.
Sans surprise mais avec éclat, le Professeur Maurice Kamto a été reconduit à la présidence nationale du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). L'annonce, faite à l'issue d'une consultation interne du parti, confirme l'emprise du juriste sur la principale formation d'opposition du pays.
La réélection de Maurice Kamto témoigne de la fidélité sans faille des militants et des cadres du MRC envers leur leader. Depuis la création du parti et surtout après la contestée élection présidentielle de 2018, l'ancien candidat s'est imposé comme la figure incontournable de l'opposition camerounaise, malgré les arrestations, les intimidations et les obstacles posés par le pouvoir en place.
Cette reconduction intervient dans un contexte politique national particulièrement sensible. Avec la fuite récente d'Issa Tchiroma Bakary vers le Nigeria et les incertitudes autour du calendrier électoral, l'opposition camerounaise cherche à se structurer et à présenter un front uni face au régime de Paul Biya.
Dans son discours suivant sa réélection, Maurice Kamto a lancé un appel solennel à l'unité des militants du MRC. "L'heure n'est plus aux divisions internes, mais à la mobilisation générale", aurait-il déclaré, selon des sources proches du parti. Le leader de l'opposition a insisté sur la nécessité de renforcer l'action politique du MRC pour faire face aux "défis à venir".
Ces défis sont nombreux : maintenir la pression sur le pouvoir, préparer les prochaines échéances électorales dans un environnement hostile, élargir la base militante du parti au-delà de ses bastions traditionnels, et surtout, éviter la répression qui frappe régulièrement les membres du MRC.
Si la réélection de Maurice Kamto est une victoire interne, elle n'efface pas les critiques dont il fait l'objet, y compris au sein de l'opposition. Certains lui reprochent une gestion trop verticale du parti et une incapacité à fédérer l'ensemble des forces opposées au régime. D'autres pointent du doigt son échec à transformer la mobilisation populaire de 2018 en véritable changement politique.
Néanmoins, force est de constater qu'aucune personnalité ne semble en mesure de lui disputer le leadership du MRC, ni même de l'opposition camerounaise dans son ensemble. Sa stature internationale, sa formation juridique et son charisme font de lui un adversaire redouté par le pouvoir.