À moins de quatre mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, le paysage politique camerounais connaît de nouveaux bouleversements. Souleymane Karamoko, 4ème vice-président du PCRN de Cabral Libii, vient d'annoncer son ralliement au camp d'Issa Tchiroma Bakary, marquant un tournant dans les alliances de l'opposition.
Le monde politique camerounais n'en finit plus d'être secoué par les mouvements stratégiques à l'approche du scrutin présidentiel. Cette fois, c'est au sein du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) que l'onde de choc se fait ressentir. Souleymane Karamoko, qui occupait le poste de 4ème vice-président de cette formation dirigée par Cabral Libii, a officiellement annoncé sa démission pour rejoindre les rangs d'Issa Tchiroma Bakary.
Cette défection représente un coup dur pour le PCRN, qui perd l'un de ses cadres les plus en vue. Karamoko, figure respectée de ce parti d'opposition qui s'est progressivement imposé sur la scène politique nationale, apporte avec lui son expérience et son réseau au sein de l'appareil partisan.
Dans une déclaration publique empreinte d'émotion, Souleymane Karamoko a justifié son choix avec ces mots : "C'est avec un mélange d'émotions que je vous annonce ma démission... Je crois qu'il est temps pour moi de poursuivre d'autres horizons."
Cette formulation mesurée cache en réalité une décision stratégique majeure. Tout en rendant hommage aux "valeurs partagées" avec le PCRN, l'ancien vice-président a clairement exprimé sa volonté de s'engager dans ce qu'il qualifie de "nouvelle dynamique politique".
Ce ralliement constitue indéniablement un atout considérable pour Issa Tchiroma Bakary, l'ancien ministre récemment démissionnaire du gouvernement qui a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle. Dans une période où chaque soutien compte, l'arrivée d'un cadre expérimenté comme Karamoko renforce la crédibilité de sa candidature et élargit sa base politique.
Pour l'ancien locataire de l'Avenue Kennedy, qui s'emploie à consolider ses forces et à rassembler autour de son projet présidentiel, ce transfert représente un signal fort envoyé aux autres formations politiques et aux électeurs. Il témoigne de la capacité d'attraction de sa candidature au-delà de son cercle initial de soutiens.
Cette défection illustre parfaitement les recompositions en cours au sein de l'opposition camerounaise. Les formations politiques rivales du parti au pouvoir connaissent des mouvements internes importants, révélateurs des stratégies différentes adoptées face à l'échéance électorale.
Le départ de Karamoko du PCRN pourrait avoir des répercussions sur la cohésion interne de ce parti, qui devra désormais faire face à cette défection d'un de ses dirigeants. Cette situation interroge également sur la capacité des formations d'opposition à maintenir l'unité de leurs rangs dans la dernière ligne droite avant le scrutin.
Ce transfert politique s'inscrit dans un contexte plus large de repositionnements stratégiques que connaît actuellement la classe politique camerounaise. Alors que les acteurs politiques affûtent leurs stratégies et consolident leurs alliances, ce type de mouvement pourrait en annoncer d'autres dans les semaines à venir.
La décision de Souleymane Karamoko de rejoindre Issa Tchiroma Bakary témoigne de la fluidité des rapports de force et de la recherche constante d'optimisation des chances électorales. Elle souligne également l'importance des personnalités dans les calculs politiques, au-delà des seules considérations programmatiques.
Cette défection pose également la question de la stabilité des appareils partisans à l'approche d'échéances électorales cruciales. Elle illustre les défis auxquels sont confrontés les leaders politiques pour maintenir la cohésion de leurs formations dans un contexte de forte concurrence.
Pour le PCRN de Cabral Libii, ce départ constitue un test de résistance important. La manière dont le parti gérera cette crise et parviendra à maintenir sa dynamique malgré cette défection sera scrutée de près par les observateurs politiques.